Parti en juin 2013 de Brest, Tethys a fait un 1/2 tour du monde mis en image sur Facebook jusqu'à la mi-octobre 2019.
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TETHYS DANS LE GROUPE DES BANKS, VANUATU TOUJOURS, GAUA OCTOBRE 2019
Nous voici dans l'avant dernier groupe
d'îles du nord des Vanuatu, plus exactement dans l'île de Gaua
Partis à 5h30 de Santo, nous arrivons à
midi sur la cote est de cette île, dans la baie de Pwetevut, devant le village
de Tolau. Nous parcourons 50 milles en à peine 7 heures, dans des conditions
super agréables, soleil et mer pas trop formée, d'abord au bon plein (reaching
pour les jeunes) puis au grand largue... Dans la baie se trouve déjà un autre
catamaran : Beachlands ! c'est amusant de la retrouver à nouveau. Dès que nous
jetons l'ancre, 2 pirogues s'approchent. Un adulte seul dans son frêle esquif se
présente à bâbord et me demande "avez vous du poisson ?" Sa question
me bouleverse. Cet homme qui vit au bord de la mer ne pêche plus rien. Et le
pire c'est que nous non plus, j'aurais tellement aimé lui offrir une prise
toute fraîche. Je tâche de le consoler en lui offrant du riz, mais j'ai le cœur
gros en le voyant partir. A tribord, Yves discute avec 3 enfants, Angela, Bruno
et Max, environ 13, 12 et 6 ans. Ils sont visiblement habitués à la présence des
voiliers, car ils sont venu un peu faire leur marché. Première demande: de la colle pour réparer la pirogue qui
fuit comme une passoir. Après examen Yves doit malheureusement certifier que
nous n'avons rien pour la réparer. Alors Bruno demande un ballon de foot, Ah !
ça j'en ai... il m'en reste 2 sur les 6 que nous transportions. Et puis Angela
de sa petite voix douce ajoute : et des cahiers ? Ok, j'en ai aussi et leur en offre
3 puis je leur donne congé en promettant que nous irons très rapidement à
terre. On débarque donc sur la belle plage noire, à l'embouchure d'un rivière
qui borde le village, caché du rivage -comme partout au Vanuatu- par de grands
arbres. Ici vivent 25 personnes environ, soit 5 familles, chacune habitant au
minimum 2 cases, celle ou l'on dort et celle où l'on fait la cuisine. Il y a
peu d'hommes adultes, nous comprenons qu'ils sont en Nouvelle Zélande partis
cueillir des fruits mais rentrerons dans quelques temps. Des cochons nombreux
et bruyant vivent en semi liberté autour des maisons ce qui a pour inconvénient
d'attirer les mouches. Un jeune type nous demande si nous aurions 4 piles pour
sa lampe étanche : grâce à elle il pêche parfois des langoustes la nuit. Nous
promettons de revenir, mais en attendant nous partons à l'aventure dans la
forêt pour voir d'autres villages qu'on nous a vaguement indiqué. On se refait
un petit coup d'Indiana Jones avec franchissement d'une rivière sur un tronc
d'arbre, puis d'une autre sur un gué de pierres ultra-glissantes, cette fois on
est tout seul pour trouver les passages et ça n'a rien d'évident. On s'est
tartiné d'anti moustique et on compte sur notre bonne étoile, car ici sévit le
paludisme. On arrive tout de même à repérer des chemins entre lianes et
cocotiers et on tombe tout àfait par
hasard sur un hameau dans lequel doivent bien vivre 2 familles vue le nombre de
cases. Mais on a beau appeler et roder partout, on ne voit personne. On peine à
trouver un sentier dans la direction du plus grand village supposé exister, là
bas, un peu plus loin... Les explications des Ni-Vanuatu sont toujours vagues.
Quand on leur demande comment s'appelle leur village, le nom donné est souvent
incompréhensible. Nous avons plusieurs cartes marines et un atlas, autant de
cartes, autant de noms différents. Alors on tente notre chance,"ici le village
s'appelle Tolau ?", réponse "oui". Cinq minutes après on demande
à quelqu'un d'autre "ici le village s'appelle Pwetevut ?", réponse
"oui". Laissons tomber. Cela dit on progresse et d'un coup le chemin
s'ouvre sur une case qu'on avait pas repérée, on la longe, on tourne le coin et
on marche presque sur 2 femmes assises par terre en train de préparer un repas.
Elles sursautent en nous voyant et le bébé installé à coté hurle de terreur,
impossible de le calmer, on ne sait plus où se mettre. Mais les 2 femmes ne
s'affolent pas, on explique qui on est, d'où on vient... je donne du lait en
poudre à la maman pour me faire pardonner et sur ce, arrive un gars avec une
machette. Heureusement que ce sont des gentils ! John se présente et se propose
de nous faire visiter le village : le Lakanal, (case de réunions où l'on boit
le Kava) l'église anglicane, la maternelle construite par les villageois,
absolument magnifique et super bien entretenue. Pour la peine je laisse 3
cahiers et 3 stylos ... et pour John un pot de Nescafé pour nous avoir
accompagné et remis sur le droit chemin afin de retrouver notre annexe. Je
trimbale toujours plein de trucs dans mon sac à dos histoire d'amadouer les
naturels. Non je galèje, nous avons fait des emplettes à Port Vila, justement
pour faire des échanges, en particulier dans les Banks qui sont très isolées,
avec des communications difficiles et peut être un seul magasin dans chaque île.
En fait de droit chemin nous sommes sur une pente boueuse et glissante (déjà
vu) qui doit nous amener à une rivière que nous devons traverser, puis la
longer pour atteindre la plage, et retrouver Téthys (on espère) "Crrrross
the Crrrreek" a dit John, facile à dire, on a de l'eau jusqu'à la taille
et même plus ! C'est que j'ai mis une belle robe moi ! J'ai du mal à
m'habiller. Au Vanuatu les femmes portent des robes au dessous du genou et ont
les épaules et les bras couverts. Pas questions que je me trimbale légère et
court vêtue dans les villages, alors je choisis mes "robes du dimanche"
qui ne sont pas trop courtes, mais sans manche sinon j'étouffe. On retrouve
notre annexe en effet, toujours à la même place à coté de la rivière où toute
une kyrielle d'enfants sont en train de se baigner et de jouer. On plaisante,
on prend des photos, puis tout à coup, sans qu'on demande rien, dix d'entre eux
font "chanter la rivière". A Gaua existe un art rituel qu'on appelle
"la musique de l'eau" Ce sont les femmes qui exécutent ce spectacle,
à la fois une espèce de danse et un chant avec des percussions dans l'eau, toujours
moyennant finances. Là les enfants spontanément se mettent à nous faire de la
musique, pour le plaisir et pour nous seuls, un moment de ravissement inouï.
Nous n'assistons sûrement pas à la meilleures des représentations, mais il y a
tellement de joie dans leur prestation que ça vaut tout l'or du monde.
Je
souhaite les remercier et leur demande "Que préférez vous, des gâteaux ou
des cahiers ?" La réponse fuse : "des cahiers" Pas un seul, même
les plus jeunes ne vote pour les gâteaux. Je prends une bonne leçon. Nous
partons donc à bord et pendant qu'on recherche cahiers et piles, un mec arrive
en sifflant dans sa pirogue "Je m'appelle William, je suis désolé de vous
déranger mais j'aurais besoin de 2 choses, ah mais ça me gène de
demander!!" " et bien vas-y, demande, lui dis-je, si je n'ai pas, je
ne donne pas.." "et bien voilà, c'est pour l'église, j'ai besoin de vin
pour dire la messe" Et bien celle là, on ne nous l'avait jamais faite !
William n'a pas de chance, je n'ai que du rosé... et puis j'ai envie de le
garder . Mais on va satisfaire à son autre requête : un bout de 12 mètres et en
plus on donne de l'argent pour l'école... on est en train d'acheter notre
paradis. Un peu traître, je lui suggère d'aller demander du vin à Shane à bord
de Beachlands, il doit bien lui rester de la piquette néo-zélandaise...
Retour au village. Nous
avons du succès avec nos cahiers et nos piles, Yves en a même apporté 8, le
gars exulte et me dit "voulez vous des fruits, des légumes ?" A dire
vrai j'ai un peu fait le plein à Santo, mais tout de même j'ai repéré de
magnifiques fruits de l'arbre à pain et lui demande si je peux en avoir un. Il
me regarde avec des yeux ahuris et sourit. La même tronche qu'a du faire le
chef tahitien à qui le Capitaine Blight avait demandé des plants d'arbres à
pain en échange de clous, verroteries et autres cochonneries, denrées ô combien
précieuses à ses yeux. N'empêche, Blight
a eu ses plants et on connait la suite ; et moi j'ai eu mon fruit. Page
culturelle. Le groupe des Banks tient son
nom du botaniste britannique Sir Joseph Banks à l'origine de l'expédition de
William Blight dont la mission était de récupérer des plants d'arbre à pain
pour les introduire aux Caraïbes afin de nourrir les esclaves à bon compte. Ce
même Capitaine Blight, à bord de la chaloupe dans laquelle on l'avait viré de
la Bounty, a traversé cet ensemble d'îles et a trouvé le moyen d'être le
premier à en calculer et en consigner précisément la position .
Et bien nous aussi on va
faire comme Blight : nous allons calculer (enfin lire sur le GPS) et consigner
précisément la position d'un récif annoncée comme douteuse sur les cartes.
C'est plus que douteux en
effet car le récif qui monte de 50 mètres à 5 mètres de profondeur est placé à 1
mille à l'ouest de sa position réelle. Nous le cherchons car nous voulons
absolument plonger dessus. En moins d'une demi-heure l'affaire est dans le sac
et moins d'une heure après le début de nos recherches, nous sommes dans l'eau,
à 30 mètres sous Téthys que l'on distingue parfaitement au dessusde nous. Le récif est très étendu, il y a des milliards
de (petits) poissons de récif et nous sommes heureux d'admirer leur ballet
coloré. Peu farouches, ils nous encerclent volontiers dans leur ronde
multicolore. Et nous pouvons témoigner qu'il y a au moins 4 thons au Vanuatu,
nous les avons vu nous roder autour.
PS: on a fait une vidéo de
la musique de l'eau, en attendant qu'on la mette en ligne, voici un lien pour
voir ce que ça donne
Imaginez un énorme volcan de 8 km de diamètre culminant à 760 mètres, tout droit sorti des flots mais dont l'un des flancs s'est affaissé, permettant à l'océan de s'y engouffrer. Ainsi s'est formée la baie de Douloup, longue de 3 km au fond de laquelle, derrière une jolie plage et de beaux palétuviers se dissimule le village de Léséréplag. la baie de Douloup Le mouillage quand il fait beau.... au fond du fjord, devant le mouillage, le village de Léséréplag, aussi appelé Dive Bay Village le village de Léséréplag, aussi appelé Dive Bay Village Sous une pluie battante qui nous permet à peine de voir les flancs du volcan, et juste en même temps qu'un monocoque norvégien, nous entrons dans la baie, pas fâchés de pouvoir nous mettre à l'abri. Toute la journée, sans discontinuer les trombes d'eau se succèdent, mais qu'importe, très vite une pirogue nous aborde : Niniam un homme d'une cinquantaine d'années vient ...
Ce n'est pas une blague, le 1er avril nous sortons Téthys de l'eau. Curieusement il pleut. Cela n'a pas du arriver depuis des mois, pas de chance pour nous, le chantier Maintenance Marquises Services est tout boueux, en un rien de temps le pont devient tout crasseux. De toute façon, même quand il ne pleut pas le chantier est sale, définitivement un des plus sale qu'on ait connu et on commence à avoir de l'expérience... On retrouve Karacool rencontré en décembre à Fakarava; il devait être remis à l'eau mi-mars.. . Les bureaux et magasin du chantier MMS c'est aussi le seul chantier où la manutention est si mal faite qu'on se retrouve avec 2 trous dans la nacelle suite au transport du bateau, grrrrrr Notre place est au fond juste à coté du hangar à outils Un soleil radieux fait rapidement place à la pluie et ne nous quitte plus pendant 15 jours. Comme le chantier se trouve abrité de tous les vents, on peut carrément dire qu'on cuit sur place. Dan...
Une longue journée de mer nous sépare de Tahuata. Partis à 7h30 de Ua Huka, nous arrivons à 19 heures devant le village d'Hapatoni. Nous ancrons dans la baie des dauphins, il fait nuit noire, on n'y voit pas grand chose, on approche à pas de loup car dans le faisceau de nos lampes nous avons repéré 9 voiliers, les meilleures places sont prises, on jette l'ancre dès que le fond remonte aux alentours de 20 mètres en espérant que l'abri sera correct pour passer la nuit. Nous apprécions beaucoup Tahuata, on y trouve deux mouillages excellents et surtout des fonds sous marins magnifique Apogons à ventre doré avec raies mantas et dauphins assurés. Nous commençons par faire un tour dans le petit village d'Hapatoni et retrouver nos amis Apogon marquisien Hélène et Doudou que nous connaissons depuis 2005 (premier voyage aux Marquises en avion). Comme de bien entendu la petite troupe de dauphins nous accompagne en sautant autour de l'annexe. Poisson coffre ponctué fem...
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