Grande première :
je crée ce blog à la suite d'un différent avec Monsieur Zuckerberg . Adieu Facebook donc, en tout cas en ce qui concerne Téthys.
Je reprends mon récit à Santo (que vous avez déjà reçu) et y ajoute les photos afférentes (que vous n'avez pas vues).
Le Président Coolidge
N'ayons pas honte de le dire, une journée "off" nous fait le
plus grand bien. On a tous les deux bien du mal à descendre de la couchette,
j'ai l'impression d'avoir été rouée de coups, une petite nage pépère autour du
bateau dans l'eau (27°) transparente, plus de la lecture et autres activités
douces nous conviennent tout à fait. Nous préparons notre plongée de demain sur
la fameuse épave. Depuis que nous sommes
au Vanuatu nous prenons conscience du colossal effort de guerre que les
Américains ont du faire pendant la guerre du Pacifique. En avant pour une page
culturelle : Nos cours d'histoire s'étendent peu la dessus, c'est un peu
normal, mais cette guerre a mobilisé et tué des millions d'hommes un peu
partout dans le Pacifique. Les Japonais faisaient un carton dans la région. La
guerre totale a commencé en 1941 après le bombardement de Pearl Harbor, les
Américains ont eu une sacré trouille, n'arrivant pas à stopper les Japonais qui
en 1943 avaient conquis tout le sud est Asiatique et même réussi à bombarder Darwin
en Australie. Bien sûr on a entendu parler des installations américaines à
Bora-Bora. En Nouvelle Calédonie on s'est étonné de voir des pistes d'aviation
disséminées un peu partout sur le caillou. Certaines sont abandonnées, d'autres
servent toujours bien entendu, mais toutes ont été construites en un temps
record par les Américains en 1942. Quarante mille soldats y stationnaient, en
réserve pour les combats plus au nord, aux Salomon en particulier. Au Vanuatu,
les vestiges de l'installation américaine sont présents partout, dans toutes
les îles. Sans parler des pistes d'avion, on voit des quais et des casemates en
ruine édifiés aussi en 1942 par les quelque cinquante mille soldats américains
qui ont bouleversé la vie et la culture des Ni-Vanuatu. Pour la première fois
ceux-ci rencontraient des hommes noirs bien habillés avec des beaux uniformes,
des beaux chapeaux et des décorations sur leurs vêtements et qui plus est, très
gentils, généreux et traitant les Ni-Vanuatu sur un pied d'égalité. C'était
exactement le genre de vie que leur avait prédit quelques années plus tôt une
espèce de prophète appelé John Frum, ainsi naissait le "Culte du
Cargo". En effet, les Ni-Vanuatu constatant que les opérateurs
radio obtenaient l’arrivée de navires ou le parachutage de vivres et de
médicaments simplement en les demandant dans leurs postes radio-émetteurs, se
mirent à les imiter en fabriquant de fausses cabines d’opérateur-radio, avec
des postes fictifs dans lesquels ils demandaient à Dieu dans de faux micros
l’envoi de toutes ces richesses. Ils sont même allés jusqu'à la construction de
fausses pistes d'atterrissage (avec des avions en bois servant d'appeau ?) en attendant que des avions viennent y décharger leur
cargaison...
Ce culte perdure encore, mais uniquement
dans l'île de Tanna... Mais bon, je m'égare, revenons au Président Coolidge. Ce
magnifique paquebot de croisière part en octobre 1942 de Nouméa, bourré de G.I.
(5440), matériels, munitions, médicaments à destination de Guadalcanal. Il doit
faire escale à Luganville dans la baie où nous sommes, mais pas de pot, à
l'époque elle est minée par les Américains, le Capitaine en est avisé et guidé
par du personnel au sol, mais on le prévient trop tard qu'il se dirige vers
deux mines, il ne peut stopper le bateau à temps, et boum ! 2 explosions se
font entendre, le navire prend de la gite rapidement, le Capitaine a le bon
réflexe d'aller l'échouer à la côte, il sauvera ainsi tous les hommes sauf 5.
En revanche le matériel n'est pas récupéré, c'est une perte énorme car la
bataille de Guadalcanal fait rage (elle a duré 6 mois !) ; les munitions, la quinine (250 000 doses),
la pénicilline, et la morphine apportées par le Coolidge vont cruellement
manquer aux Salomon. Fin de la page culturelle.
Donc le Coolidge est très prisé par les
plongeurs amateurs de vieilles ferrailles, comme ce n'est pas ma tasse de thé,
je vais un peu briser le rêve. Disons qu'elle est exceptionnelle par ses
dimensions (200 mètres de long), son accès facile, on peut s'y rendre depuis la
plage, et enfin le fait que les plongeurs de tout niveau peuvent y aller
puisque les premiers ponts ne sont qu'à 20 mètres de profondeur, mais ça
descend jusqu'à 70 mètres pour les plus "accros".
Le hic c'est que la visibilité inférieure
à 15 mètres nous empêche d'en voir toute l'énormité. L'épave est recouverte
d'une poussière beige qui s'envole au premier coup de palme, y compris dans les
cales... On ne peut y plonger qu'avec un
guide car son immensité fait qu'il est très facile de s'y perdre. Cela sous
entend une plongée en groupe et les moniteurs ont beau nous montrer, les jeeps empilées,
les toilettes suspendues, les fusils, les tonnes et les tonnes de matériels
divers, les fioles et ampoules de médicaments, très rapidement tout cela
disparait sous un nuage de particules et on imagine plus qu'on ne voit. Et
enfin, à part quelques touffes de coraux, 2 platax, 3 petits sergents majors et
quelques anthias qui tournent en rond, il n'y a aucune vie. Tout de même, on
peut observer des familles de poissons clowns et une squille mante qui fait l'intéressante
sur une patate à 4 mètres de fond, là où on fait nos paliers. Cependant, pour
130 euros les 2 plongées, moi j'estime que je n'en ai pas pour mon argent,
aussi je laisse Yves y retourner seul. Le deuxième jour en effet, le rituel
veut qu'on aille voir la "Lady", à 43 mètres de fond. Ah, ah, mais
qu'est ce donc ? La Lady est un haut relief carré de 80 cm de coté en
porcelaine, représentant une femme et une licorne. Elle est le seul vestige du
passé luxueux du Président Coolidge et son emblème, qu'il "faut" avoir
vu et si possible photographié - Voilà,
c'est 130 € de plus. En fait le prix inclus les 2 plongées, l'utilisation d'un
bateau, une façon beaucoup plus confortable d'aller sur les lieux, un snack
délicieux avec des fruits tout épluchés entre les deux plongées, hummm... De
plus à bord se trouve de l'oxygène, une grosse valise pour les premiers secours
et un défibrillateur, on aurait presque envie de se faire un petit accident
pour essayer tout ça.
Nous restons encore 2 jours à Santo, à
flâner le long de la côte est qui offre quantité de beaux mouillages, aux eaux
claires et chaudes, malheureusement dépourvues de poissons. La baie la plus
jolie s'appelle Port Olry, avec des plages blanches, des dégradés de verts dans
la végétation et de bleus dans l'eau, un régal. Malheureusement le drone ne
veut pas marcher et l'appareil photo de Yves ayant pris un bon bain lors de
notre expédition "Indiana Jones" est hors service. Alors malgré
toutes ces conditions idylliques, le capitaine est grrrrrrrr.
Nous partons vers le nord, le climat a
carrément changé, comme en Polynésie, il fait très chaud, on étouffe s'il n'y a
pas une petite brise, l'eau atteint 28°. Une fois de plus nous tentons de
pêcher. Nous n'avons jamais rien pris au Vanuatu. Paul du centre de plongée
nous a expliqué qu'il y a quelques années un bateau usine chinois s'est
installé à Luganville avec toute une flottille de senneurs ou ligneurs, je ne sais. En tout cas, ils ont péché, péché, péché et quand ils n'ont plus rien attrapé, ils sont partis.
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Calandre de jeep |
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Le moniteur se donne du mal pour animer la plongée |
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de la menue vaisselle |
T
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Siège du dentiste |
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On est dans le réfectoire |
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Jeep, on peut en voir des dizaines |
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Réservoir d'essence pour les avions |
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Fioles dans la pharmacie |
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Jeep entassées partout dans les cales |
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Les cales sont immenses, on peut s'y perdre |
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Toilettes collectives |
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un peu de fouillis poussiéreux
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la pharmacie |
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le moniteur fait ce qu'il peut ! |
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Encore du cinéma.... |
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Des obus partout
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Fioles dans la pharmacie |
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La fameuse Lady |
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La Lady dans son environnement
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Toujours la pharmacie |
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