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VANUA LAVA VANUATU ENCORE - OCTOBRE 2019








Hop hop ! nous voici à nouveau partis. Après une nuit passée dans une baie bien tranquille au nord de Gaua, il nous faut 3 heures de navigation confortable sous spi assymétrique pour atteindre l'île de Vanua Lava à 15 milles au nord. Et là, coup de tonnerre ! on a une touche sur la ligne tribord, pendant que Yves se précipite dessus je dois ramener le spi toute seule, heureusement le vent faible rend la manœuvre aisée sinon rapide. On met donc en panne, j'enroule la ligne de bâbord et Yves commence un combat qui va durer une demie heure. Le vent nous fait dériver devant un village et on a tôt fait d'avoir des spectateurs. 2 pêcheurs dans leur pirogue viennent assister à la lutte, donnent des conseils, s'inquiètent de voir Yves se bagarrer âprement, en laissant filer, puis en enroulant la ligne histoire de fatiguer le poisson, je les sens totalement angoissés que Yves rate son coup. Mais non, il est là, épuisé à l'arrière du flotteur : un énorme thon jaune de 16 kilos. Notre plus grosse prise en 6 ans, je crois. Les Ni-Vanuatu sont complètement excités, on ne peut les empêcher de monter à bord. Le pasteur Nixon, et son acolyte Thierry perdent toute contenance. Tout de même, je leur dis que nous allons prendre un filet pour nous et leur donner le reste. Le deal a l'air de convenir, c'est tout juste s'ils ne nous arrachent pas le couteau des mains pour couper le poisson en deux. Yves a eu le temps de prélever un morceau de 2.5 kg environ (je vais faire des conserves) mais je sens nos deux hommes vraiment fébriles, trop heureux de sauter chacun dans sa pirogue avec un morceau de thon dégoulinant de sang, ils en flanquent partout à l'arrière du bateau, c'est immonde. Tout de même nous sommes déçus car ces 2 hommes n'habitent pas le village devant lequel on a l'intention de mouiller, ça m'aurait plut de faire un tel cadeau à la tribu avec laquelle on va rester 48 heures. Car l'endroit est superbe, la baie abrite la double cascade Sasara, qui se jette dans la mer. On y arrive rapidement et à peine Yves a-t-il coupé les moteurs qu'on entend siffler juste derrière le bateau. Un homme dans sa pirogue nous interpelle en Français : "Bonjour, je suis Philippe le chef du village, soyez les bienvenus"  Ah, ça commence bien, nous invitons Philippe à bord, erreur fatale. Philippe reste tout l'après midi et commence une longue litanie. "Vous n'êtes pas obligés, mais auriez vous des piles, du sucre, du lait, des cahiers, des hameçons..." je fais court, mais il a une liste longue comme le bras et entoure chaque demande de circonvolutions à n'en plus finir. "Et puis demain on pourrait aller pêcher avec votre bateau, je connais un coin, on va prendre plein de poissons..." Entre temps, Téthys se trouve entouré de pirogues et je commence ma distribution : des chapeaux aux enfants, des vêtements pour les filles et les mamans..., je promets davantage pour demain quand nous débarquerons et on se met d'accord avec Philippe pour une partie de pêche, départ à 8 heures tapantes, Yves ira les chercher sur la plage. La nuit arrive, soudain tout le monde disparait, on souffle un peu. Mais pas longtemps car Philippe revient et entraîne Yves pour une partie de pêche à la langouste.
Le lendemain Yves est ponctuel, mais quelle n'est pas sa surprise, Philipe est accompagné de sa femme Chelsy et de 6 "neveux" ; il faut donc faire 2 voyages pour ramener tout ce petit monde à bord, qui aussitôt court partout, tripote tout, réclame les cannes à pêche, des hameçons, plus de lignes... le capitaine peine à garder son calme, tandis que moi, je monte la garde à l'entré du carré, car à part Chelsy, je ne veux personne à l'intérieur, tous on les pieds et les shorts mouillés d'eau de mer. Une fois tout le monde calmé et les rôles distribués, sous un soleil radieux, nous commençons à tourner autour d'un récif qui remonte à 5 mètres sous la surface. Au bout de 20 minutes à peine, 2 lignes se tendent. L'une tenue à la main par les enfants qui aussitôt tirent comme des bêtes sur le fil et le pètent en 2 minutes, une belle ligne toute neuve avec un bel appât flambant neuf que Yves venait de monter... l'autre, c'est la canne sur bâbord que Yves accapare, car vue la frénésie de l'équipe il commence à craindre pour le matériel. Bien lui en prend car il remonte assez rapidement un beau thazard de 5 ou 6 kg. On ne le pèse même pas tant c'est l'anarchie à bord. Les ados se jettent sur le poisson pour le trucider, foutent du sang partout, piétinent dedans, maculent le pont et le cockpit. Voyant ma tronche, ils s'empressent de nettoyer en balançant des seaux d'eau de mer de-ci, delà...Je ne peux pas me fâcher, ils ont l'air tellement heureux, je distribue même des lunettes de soleil à ceux qui paraissent gênés par la lumière éclatante. On tourne encore presque une heure autour du récif, mais malheureusement nous ne pêchons plus rien et revenons dans la baie des cascades. Nous avons rendez-vous avec Anne Marie qui veut nous faire les honneurs du hameau qu'elle partage avec sa mère et ses sœurs, situé à proximité de la cascade. Quelque soit l'endroit, le débarquement est hyper risqué dans cette baie. Il y a toujours un peu de houle, des récifs partout sur lesquels les vagues déferlent à marée basse, avec l'annexe il faut slalomer entre les patates qu'on devine à peine car l'eau est trouble,  avant d'arriver sur une plage en pente sur laquelle il faut hâler le Zodiac en tirant-poussant-soulevant car les roues s'enfoncent dans le sable mou. Bref on ne fera pas cela 10 fois, même si la balade est belle et que Anne marie, ses sœurs Gwendoline et Emma et leur mère Liliana sont extrêmement agréables et accueillantes. Je suis content de leur laisser des vêtements, même mes petites robes les intéressent, les équipages donnent plutôt des tee-shirts, alors des robes ou des chemisiers, ça leur plait bien et curieusement ici les femmes sont beaucoup plus décontractées question habillement.  Un hameau ou un petit village peut rassembler une quinzaine de maisons mais seulement 3 familles, chacune ayant au minimum 3 à 4 habitations : case cuisine, case parents, case enfants ; pour certains cases filles et cases garçons... ici ce n'est pas la place qui manque. Beaucoup vivent par terre sur des nattes, mais certains se fabriquent des lits en bois et même des tables et des bancs. Nous terminons la journée par une petite cérémonie organisée par Philippe et Chelsy qui nous accueillent chez eux, nous chantent une chanson de bienvenue et nous propose un repas de crêpes fourrées au thazard et papaye chaude au lait de coco...Philippe s'incruste encore à bord, cette fois il veut regarder un film (rien qu'un dit-il...) Comme il vient avec son beau frère Gordon anglophone, nous regardons ensemble Captain Philips en anglais. Philippe ne comprenant pas tout, Gorgon explique en Vatrata (la langue de la communauté).  Tout cela fait une joyeuse cacophonie, j'ai du mal à suivre, heureusement que j'ai déjà vu le film. De plus, Calvin un neveu francophone qui est venu lui aussi,  est chargé d'écoper la pirogue toute les 30 minutes environ, sinon elle coule. Alors on arrête la vidéo pendant chaque opération, ça rallonge quelque peu la séance. J'ai servi des bières aux messieurs, un chocolat à Calvin, je les sens bien à bord et il faut que j'insiste beaucoup sur notre départ prévu tôt le lendemain matin pour qu'enfin ils se décident à quitter les lieux. Mais nous ne dégageons pas encore assez tôt, Gordon revient au petit matin pour demander un cordon de charge pour son téléphone et Philippe a besoin d'allumettes, il est vraiment temps qu'on prenne la poudre d'escampette ; appareillage immédiat pour Ureparapara.

Pêche à la langouste avec Philippe

La superbe double cascade de Sasara

La superbe double cascade de Sasara

Lessive à la cascade



Gwendoline devant ses 3 cases : cuisine, chambre enfants, chambre parents

sa sœur Anne Marie avec son fils

Petite fille d'Anne marie qui veut toujours qu'on la photographie

Petite fille d'Anne marie qui veut toujours qu'on la photographie

Celui là aura goût de noix de coo

le potager de Liliana

maison de Liliana

Quelques uns de ses petits enfants dans la cuisine

Nasse pour conserver les crevettes d'eau douce

Cuisine de Liliana

ça mijote dans le fond de la cuisine

Quelques uns de ses petits enfants de Liliana
Une fois n'est pas coutume,,Gwendoline la femme regarde....

les hommes travailler

ils fendent les bambous pour ls transformer en lattes

Dîner chez Chelsy et Philippe
Le quai de la capitale Sola


Le quai de la capitale Sola... ne sert plus tellement...

Sola, capitale des Banks et des Torrès, la station service/épicerie

Le bar à kava, incontournable dans chaque village d'importance


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