Hé oui, l'envers de la
médaille plaisancière, c'est l'entretien du bateau... on ne peut s'y
soustraire, faute d'avoir de mauvaises surprises en pleine traversée ou dans
des coins paumés, et même comme cela rien n'est garanti.
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Vue depuis le cockpit, panorama du petit déjeuner : rivière Whangarei |
Enfin bref, outre notre
problème récurrent d'antifouling, il y a de l'occupation avec les moteurs, le
dessalinisateur, les entrées d'eau, les voiles... et plus on cherche plus on
trouve des petits (ou des gros) détails qui risquent de s'aggraver. Disons que
contrairement à ERDF, on n'attend pas que ça pète pour entretenir, Yves en
particulier préfère la prévention des pannes.
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Parking du désespoir |
On nous a mis dans un coin un peu éloigné des douches et autres commodités, dans ce que j'appelais l'année dernière le parking du désespoir, mais maintenant, la partie de ce terrain qui
longe la rivière Whangarei est occupée par une ribambelle de beaux bateaux,
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en particulier des catamarans et nous |
sommes en bonne compagnie.
Le chantier
fonctionne à plein, ça bourdonne et tous les jours un à deux bateaux sont tirés
au sec. Comme me dit la patronne, ils sont chaque année plus nombreux et
toujours plus gros. Mais renchérit le patron, certains propriétaires arrivent
en disant qu'ils vont laisser leur bateau 2 à 3 mois et puis 2 ans après leur
rafiot n'a pas bougé, bientôt nous n'aurons plus de place.
Comme il fait beau on étale tout ce qu'on peut sur le pont, histoire d'éliminer l'humidité
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les objectifs prennent l'air |
Parmi les premières
occupations, on choisit de rincer les voiles. On commence par un vieux spi
dont on se sert peu mais qui est toujours plein de sel, comme il y a peu de
vent on le hisse pour le faire sécher, mais le temps de la manœuvre,
pouf, le
vent se lève, s'engouffre dans la rivière et une belle risée gonfle le spi qui
va s'enrouler sur l'ancre du bateau voisin, et crac, un spi coupé en deux,ça se met à brasser dans la cabane, mais le mal est fait.
On le porte quand même
chez un voilier et pour l'instant on attend le devis...ça commence mal.
Sinon bien sûr on s'attaque
à l'antifouling. Un des responsables du chantier vient voir les dégâts et déclare qu'il faut 3 semaines de ponçage pour
enlever les parties abimées. ça nous parait bizarre, (et bien couteux) mais on
est d'accord pour qu'un type vienne poncer 1 m2 et ensuite on évaluera le temps
nécessaire. Marc le chef de chantier nous présente Joss, un jeune type, la
sucette au bec, très gentil qui se met à
l'ouvrage immédiatement. Il fait un travail parfait très rapidement, on pense
qu'en 3 jours l'affaire sera lochée...
Le lendemain Joss arrive, tout sourire,
mais à 15 heures il dégage, sa copine l'ayant appelé. Le jour suivant, il
travaille une 1/2 heure. Une coupure de courant l'oblige à s'arrêter. Il part
et on ne le revoit plus jamais. Le chef de chantier n'arrive plus à le
contacter, il a disparu et il n'y a personne pour le remplacer. Alors ça y est,
on commence à s'énerver. Mais dans l'histoire il y a un truc légèrement
positif, Joss a abandonné la ponceuse du chantier sous le bateau, apparemment personne ne
s'en aperçoit, alors Yves l'utilise pour faire le travail lui-même... c'est
totalement interdit mais tant pis, ça devrait nous coûter moins cher, c'est
juste très mauvais pour les tendinites...![]() |
On monte et descend cette échelle 50 fois par jour |
Les jours rallongent à une
vitesse incroyable, cela nous fait tout drôle, depuis 6 ans nous n'avions plus
de longue soirées d'été.
Sous les tropiques le soleil nous lâche aux alentours de 18 heures et nous sommes toujours revenus en France plus ou
moins en hiver. C'est quand même bien les saisons, et le printemps en
particulier. Les petits oiseaux chantent partout, on voit des poussins et des
cannetons le long des routes, les arbres sont en fleurs, ça fait du bien....
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Arbre tout bleu le long de la route |
Un soir sur deux environ
nous avons la visite de Chris, un type qu'on a connu l'année dernière. Chris
retape depuis presque 3 ans maintenant son petit trimaran, un Val plan Newick
de 10 m. Il vit ici à l'année et on le soupçonne de s'ennuyer ferme à certains
moments. Son projet est de partir naviguer en Corée...
Bref il vient toujours
avec une bouteille de vin et du fromage. C'est bien connu, les Français ne
boivent et ne mangent que cela... Alors on ne peut pas le refouler, même si
certains soirs on baille comme des malheureux jusqu'à ce qu'il parte...Ensemble
on regarde la course Brest Atlantiques, Chris se passionne pour les trimarans et
les courses au large ; il connait presque tous les coureurs français par leur
petit nom...
La vie s'écoule donc au son
des meuleuses et au rythme des marées. De temps en temps un coup de tonnerre
stoppe la routine : l'autre jour on a retrouvé mort un skipper dans son carré,
au milieu d'une forêt de bouteilles de bière, de quoi mettre en émoi les patrons,
mais pas plus que ça...
Allez, un bon week end à
tous, des bises.
Nous sommes rassurés d’avoir de vos nouvelles ! Il y avait un article sur un Thétis en détresse sur Mer et Marine, nous avions peur que ce ne soit vous ! https://www.meretmarine.com/fr/content/polynesie-operation-de-secours-un-catamaran-au-sud-de-raivavae
RépondreSupprimerOn vous fait plein de gros bisous,
Les Cuisnier.