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Dernière ligne droite en 2019


Je ne vais pas vous raconter que nous ponçons et poncerons jusqu'au 31 au soir, ça devient rengaine, pourtant c'est vrai, si,si.
A Noël nous avons frôlé l'incident quasi diplomatique. Comme tout bon Français on pense se pointer le 24 au soir à bord de "Little Wing" le trimaran de Chris à bord duquel nous sommes invités pour Noël.
Mais pas du tout, ici les festivités ont lieu le 25 et à cette fin le 26 décembre est aussi un jour férie... On s'en est aperçu le 23 au soir, ouf on a eu chaud...
Mais le 25, quelle festivité. A 15 heures, Chris vient nous chercher et à son bord, il nous  offre un verre d'une espèce de "Champomy" avec des crackers tartinés d'avocat ! la fête quoi. 



Table de Noël

Mais nous sommes tellement serrés et mal installés à 3 dans son petit trimaran qu'on décide d'aller dîner à bord de Téthys, c'est à dire déguster vins et fromages...Je n'ai pas honte de dire que je remonte le niveau avec une délicieuse tarte aux abricots de ma confection, vraiment bonne. C'est la pleine saison des pêches et des abricots et on se régale, je n'ai pas le temps de faire de la confiture même si j'y songe souvent, dommage...


Vu notre grand âge et le temps que nous passons au soleil, Yves et moi sommes en train de nous couvrir de tâches brunâtres un peu partout sur le corps. Il n'y a pas meilleur endroit au monde que l'Australie et le Nouvelle Zélande pour la connaissance et l'expérience des cancers de la peau. Aussi nous sommes allés voir un dermatologue dont c'est l'unique spécialité. Celui ci nous a rassurés, nos tâches sont des "balanes" comme ils disent ici, sans gravité...Un peu d'antifouling et le tour est joué, hé, hé
Rien qu'à Whangarei  (60 000 habitants) chaque année on procède à 1000 opérations de cancer de la peau (je suppose que cela veut dire ablation d'un mélanome) et 4000 dans toute la NZ ( pour un peu plus de 4 millions d'habitants)

Quand on arrête de poncer (ça peut arriver) et de manger du fromage, on "socialise".
Avec les nouveaux arrivant bien sûr. Il y a quelques jours arrive sur un beau monocoque allemand de 50 pieds, une femme seule qui parait dans nos âges. Je suis super impressionnée, à peine plus grande que moi, plutôt fluette, elle vient des Fidji, chapeau !
Le bateau, Julo, est mis au sec à coté de nous.
Julo


Pendant 2 jours je la vois se dépatouiller toute seule pour faire lessive sur lessive, monter et descendre ses paniers de linge avec un palan. Avec un tirant d'eau  de plus de 2 mètres, Julo nous domine, il faut une super grande échelle pour monter à bord.
On commence par se saluer, puis on parle un peu : son mari a eu un accident au Fidji, et a du être  rapatrié en avion jusqu'à Aukland pour être soigné... Mais non, elle n'a pas navigué seule, son assureur lui a fourni un skipper pour l'accompagner jusqu'ici. Et bien je n'ai pas ça dans mes clauses d'assurance et je ne vais pas le demander car je trouve déjà que ça me coûte trop cher, mais je pense quand même que c'est une bonne chose. Je ne me vois pas parcourir seule 1500 milles ...
Bref, elle n'avait pas trop l'air inquiète de la santé de son mari et l'a rejoint à Auckland au bout de quelques jours, mais tout de même avec un optimisme mesuré car elle parlait de laisser son Julo au moins 2 ans ici.

Et puis au chantier il y a les habitués qui vivent à l'année sur leur bateau.
D'abord Carole et son mari John qui se sont fait une belle peur il y a quelques années à bord de leur monocoque Grey goose. Carole depuis ne veut plus naviguer, mais son John y pense toujours. Alors ils ont trouvé un compromis : leur bateau est au sec le long de la rivière, ils peuvent regarder passer les voiliers...
Grey Goose
 Pourtant Il n'y a rien de plus inconfortable qu'un bateau au sec. On vit dans un espace réduit, sans eau courante au milieu des poussières de ponçage et des odeurs de peinture, ça ne fait pas rêver. A la place d'une échelle pour monter à bord ils ont installé un escalier, mais c'est bien le seul élément de "confort " visible. Cela dit ils ont l'air de se trouver bien. On rencontre Carole partout dans le chantier, une commère patentée, qui sait tout sur tout le monde, plaisanciers compris...




Tri Pegasus

Un autre couple a ancré son voilier définitivement au chantier. A eux deux ils ont pas loin de 190 ans, et leur état de santé ne leur permet plus de manœuvrer leur énorme trimaran de 20 mètres de long, "Tri Pegasus". Il y a 50 ans ils naviguaient déjà au Vanuatu. Ils ont des anecdotes extraordinaire à raconter, malheureusement j'ai souvent du mal à bien les comprendre. Ce sont deux petits vieux délicieux, souriant, j'ai un peu de peine car la dame décline à vue d'œil. En octobre 2018 elle trottinait  au bras de son mari, en avril 2019 elle avait une canne, maintenant elle marche avec 2 béquilles. Il lui faut plusieurs longues minutes pour descendre et monter l'immense escalier qui mène à leur cockpit... Choix étrange que de vivre dans un environnement pareil !

Plus l'été avance, plus nous récoltons de cafards dans le cockpit.
Prise d'une seule nuit, les pattes sont celles des victimes des nuits précédentes...
 Je n'en vois toujours pas dans le carré heureusement. La nuit nous prenons la précaution de bien fermer portes et hublots, de toute façon on n'a pas de mal à se claquemurer car la température descend à 12°.
 L'année se termine avec une vraie belle journée d'été. Chaque après midi il fait plus ou moins 24 à 26°. Mais quand souffle le vent du sud, le "ressenti" est plutôt 16°, en revanche aujourd'hui il n'y a pas un souffle, le ressenti monte à 36 ou 38° selon les météos...

Nous entrons en 2020 douze heures avant vous. Nous pensons bien à vous tous et une fois encore, de tout cœur nous vous souhaitons une année plus sereine, une bonne santé et beaucoup de bonheur.
 A l'année prochaine.

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