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CONFINEMENT AUX ÎLES MERCURE.

Matin et soir les mouettes entourent le bateau



Donc voilà, on est parti de bonne heure un matin de Tutukaka pour arriver le soir à Smokehouse Bay, sur Great Barrier Island. C'est un endroit très joli qu' Annette et les Miaons connaissent.

Nous ne sommes pas seuls : une quinzaine de bateaux se dandinent au mouillage, dont un Hollandais et un Allemand. La nuit le vent tombe complètement, Il règne un calme absolu .
C'est ici que Yves choisit de réaliser un rêve vieux de 10 ans : Démonter les pieds de la table du carré.
Je l'en est toujours empêché car j'avais peur qu'il détruise le plancher. Il faut reconnaitre que les socles en alu tout mangés de corrosion ne présentent pas bien et ça ne plait pas au capitaine. Pourtant Annette dès 2012 m'avait aidé à contourner le problème en réalisant de jolis petits napperons cache-misère en skaï bleu turquoise assortis aux coussins du carré. Une belle réussite, pour moi l'affaire était dans le sac on ne reparlerait plus jamais des pieds de table.
Petits napperons cache-misère
Socle en alu tout bouffé de corrosion

C'était sans compter sur l'obstination Gladu légendaire, et là,  confinement aidant, comme on a du temps, Yves est revenu à la charge et j'ai craqué.
Donc l'opération commence et contrairement à ce que je croyais, le démontage s'avère assez simple, après ça se complique et en tout on va travailler 3 jours
Dans la foulée Yves veut aussi poncer le vernis autour de la table du carré (ou ce qu'il en reste) et le remplacer par de l'époxy.  Cela prend presque une journée, préparation comprise.
En tout cas Yves ponce pendant plus de 4 heures et j'en suis malade,  dans le silence totale de cet abri parfait tous les plaisanciers qui se baignent et vont à la plage profitent de notre potin ; honte à nous.
Et je ne suis pas au bout de mes angoisses, le lendemain il faut poncer l'aluminium des pieds de table, alors là ! le boucan infernal qu'on fait ! ça ne dure pas longtemps mais je ne sais pas où me mettre, et en plus on envoie de la poussière partout qui s'envole avec le vent.
Pendant 2 jours on mange sur une table improvisée

Je m'attends vraiment à ce qu'on vienne nous virer, mais non,  il ne se passe rien.
Le troisième jour, c'est peinture pour moi et époxy pour Yves, ouf ! tout se passe en silence et je dois dire que le résultat nous ravit.




Table et pieds rutilants

Dès potron-minet le quatrième jour on déguerpit vite fait, j'en connais à qui ça a du faire plaisir.
Nous faisons un court arrêt dans la petite bourgade de Fitzroy, histoire de laisser nos poubelles et de faire un tour à l'épicerie où il n'y a plus rien.
Et puis on met cap au sud pour Mercury Islands, les îles Mercure comme on dit en Français.
On va s'installer dans la baie Huruki, sur la Grande Mercure où  nous sommes déjà venus en février. (36°36.054 sud- 175°46.463 est)
Huruki bay

Valérie et Louis Michel, le couple à qui nous avons vendu le Schenker nous attendent et nous offrent en cadeau de bienvenue une vingtaine de coquilles St Jacques toute épluchées, le séjour-confinement commence bien.
Nous sommes le  24 mars et ce soir à minuit, le confinement total commence. Nous avons reçu une alerte vocale sur le téléphone, toutes les pages Facebook des résidents et visiteurs en NZ l'ont reçu par écrit.... 
Entretemps tous les magasins de bouffe ont été dévalisés, une chaine de supermarché explique avoir vendu en 2 jours de quoi nourrir pendant un mois 10 millions de personnes alors qu'il n'y a que 5 millions d'habitants ici.  Et en plus ce sont les seuls à pouvoir rester ouverts... tout le reste ferme.... 
On pense à nos collègues plaisanciers bouclés dans les chantiers où plus rien ne se passe,  même pas moyen d'aller se promener, tout déplacement est interdit, (en dehors des visites aux super marchés et pharmacies) les routes sont fermées.... bref on est bien sur l'eau.
Mais faut pas croire qu'on se prélasse, dès le lendemain de notre arrivée on entreprend le démontage de l'éolienne.
ça commence par une belle prestation de Yves qui joue les acrobates sur un empilement d'objets, afin d'atteindre l'éolienne pour en retirer le cône qui protège la fixation des pales de l'hélice.

Je ne suis pas rassurée de le voir la dessus, ce serait vraiment idiot que l'un d'entre nous s'amoche ici et en ce moment, y'aura pas de place pour nous soigner ni de possibilité de nous évacuer... et pourtant il y a 3 jours je me suis pris, presque au même endroit le même gadin qu'Annette aux îles Vierges lorsqu'elle s'est cassé le poignet. Je m'en tire avec des bleus  mais j'ai eu peur.
Sans doute émue par notre activité frénétique, Valérie vient nous rendre visite (on essaie de rester à 2 mètres les uns des autres) et nous apporte à nouveau une bonne ration de coquilles toute prêtes à cuisiner, hum ! vive le confinement.
En plus l'endroit est vraiment joli, extrêmement calme, il n'y a que 5 bateaux dont Téthys, surtout des pêcheurs amateurs bien équipés pour préparer le poisson et les coquilles à bord.
Table à découper à bâbord et barbecue au centre
Si le cœur vous en dit on peut louer une des 3 très belles villas se trouvant en face du mouillage pour seulement 20 000 dollars par jour,  ça ne fait seulement que 11000 euros.
A louer, 11000 euro/jour
De temps en temps on a de la 3G, ce qui me permet d'écrire et d'aller faire un tour sur internet.
Par hasard je suis tombée sur un article écrit par un journaliste néozélandais en poste à Paris,  juste après le premier discours de notre Monarque. Et bien ce n'est pas flatteur.
En gros il explique qu'au nom de la Liberté Individuelle, comme les cafés autres restaurants étaient fermés et vu qu'il faisait beau, tout le monde s'est précipité sur les bords de Seine avec son café et son sandwich, tout près les uns des autres et je cite "keeping doing bisous"...
Bon je ne vous apprends rien, mais il conclue que notre indiscipline va nous coûter cher (y compris celle des Parisiens qui sont allés se planquer en province) et qu'il espère que les Kiwis vont mieux se tenir. D'ailleurs ici personne n'a le droit d'aller dans sa maison secondaire.


Allez on reprend les activités sur l'éolienne, elle est démontée, mais il faut encore changer les roulements et surtout la remonter ET la remettre en place, c'est toujours beaucoup de stress. C'est la seule opération à laquelle je participe vraiment, pour le reste, je passe les outils et je bloque les boulons....
Nous avons appris que tous les visas étrangers sont prolongés jusqu'au 25 septembre... donc ça nous donne du temps... mais cependant on maintient notre souhait de partir dans la deuxième quinzaine d'avril.
 les autorités polynésiennes comptent la traversée pour une quarantaine (à condition qu'elle dure au moins 14 jours). Après on risque d'être bloqués dans une île, mais je me vois mieux confinée au soleil sous les cocotiers, à bouffer des bananes et du poisson, qu' ici, dans le froid (ça commence à cailler dur), d'autant plus que la saison des coquilles s'arrête le 31 mars.
J'espère que vous vous portez tous bien et que vous prenez votre mal en patience.






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