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Au pays du nuage blanc...





Pendant toute une journée nous sommes survolés par 2 avions qui bombardent les pâturages ou paissent moutons et vaches...
Officiellement ils balancent de l'engrais, phosphate + potassium pendant qu'il n'y a pas de vent et qu'en principe le lendemain ou surlendemain il doit pleuvoir.
Sauf que quand même dans l'après midi le vent se lève et on se retrouve  "engraissés" gratuitement.
La pluie finit par arriver 2 jours plus tard, mais pas grand chose.
 Il fait toujours aussi beau, nous continuons à déjeuner chaque jour en terrasse, en revanche la nuit on supporte maintenant 3 couvertures, ça augure mal de la suite. Je regarde régulièrement le bulletin du Haut Commissaire de la Polyénie française pour connaitre l'évolution du confinement.
Il y a un petit progrès : Le Covid 19 ne s'est installé qu'à Tahiti et Moorea, aussi permission est donnée aux habitants de toutes les autres îles de circuler dans leur île, sans la quitter bien entendu.
Bien sûr cela ne veut pas dire qu'on va accueillir les plaisanciers à bras ouverts prochainement, mais bêtement j'y vois comme un petit espoir.
Je lis dans les forums pour plaisanciers que tous ceux qui sont coincés aux Antilles commencent à s'inquiéter de ne pouvoir partir avant juin, début de la saison de cyclones.
Pour ceux qui souhaitent traverser l'Atlantique vers l'Europe, la fermeture de tous les ports des Açores complique le trajet.
Le petit monde des navigateurs est en émoi, certains pays ne sont pas très sympathiques à l'égard des plaisanciers : 
Nos amis les Bobo coincés en Indonésie dans l'archipel de Riau se sont vu interdire de rester dans une jolie baie au sud de Bintam et ont été conduit manu militari par la police dans le port cradoc de Tanjungpinang dont ils ne savent pas quand ils pourront repartir.
Il ne reste plus maintenant qu'un poignée de plaisanciers dans la baie, toujours les mêmes. Certains Kiwis viennent nous voir - sans quitter leur annexe bien sûr- , l'un nous donne du poisson (au secours, je n'en peux plus !).


Ce goéland à un hameçon planté dans le cou !
 Un autre Kiwi, très inquiet de notre santé nous apporte des vivres frais : 1 carotte, 1 orange, 1 citron, 1 oignons, un peu de salade verte... Il explique que lui aussi se fait ravitailler par le gros pneumatique rouge, qu'il a largement de provisions pour lui et qu'il est heureux de partager...Cela nous a permis de faire connaissance. Il possède une ferme laitière qu'il dirige à distance grâce à internet, ça roule pour lui, quand on voit son gros cabin-cruiser, on devine qu'il n'est pas à la rue.
Y'en a des gentils quand même. Mais on se méfie.
Les bateaux de plaisance sont tous censés posséder une boite à eau noire. Des contrôles sévères sont effectués sur tous les bateaux battant pavillon NZ.
Pour une raison que je ne m'explique pas, les autorités ne nous ont jamais questionné à ce sujet, donc nous n'avons jamais dit à personne que nous n'en avons pas.
Les quelques bateaux ancrés ici, sortent un peu au large tous les 3 jours environ, mission : vider la boite à caca. La règle veut que cela se fasse à 500 mètres au moins du rivage.
Nous, nous sommes sur une bouée de corps-mort depuis le 24 mars et n'avons jamais bougé le bateau. Depuis quelques temps on sent des regards soupçonneux à notre endroit, aussi ce matin nous sommes allés faire un petit tour au large, comme tout le monde, histoire d'éviter toute dénonciation. La délation est une vertu ici et les autorités encouragent chacun à leur faire part de tout comportement "inapproprié".
Un des propriétaires a interdit à tout le monde de débarquer à terre, cela explique peut être pourquoi nous sommes moins nombreux dans la baie.
On a tout de même de l'occupation.
Yves aide maintenant Louis Michel a relever les casiers à langoustes ce qui fait qu'on en mange de plus en plus souvent.


Et puis il y a la carène à nettoyer. Alors là, on n'est pas déçus. Nous sommes plus ou moins installés dans une lagune, nous ne naviguons plus, résultat, malgré le coppercoat, les petites bêtes et les algues s'accrochent bien à la coque.

Et puis l'eau est à 18° maintenant, rester plus d'une heure dans l'eau avec nos combinaison tropicale de 2 mm à peine, confère à l'exploit et à la sortie on n'a même plus d'eau chaude pour se réchauffer.
On voit bien les balanes, il y en a des centaines
Pourtant il se passe plein de choses en dessous. D'abord Barbie la grosse raie aigle, un peu la mascotte de la baie, vient voir ce qu'on fabrique. Et au fond tournicotent des pagres, des carangues et même parfois 2 gros requins qui ont l'air d'habiter le coin
 En tous les cas, il y a du poisson ici.
Dans une des échancrures de la baie on peut voir un piège à poissons, c'est à dire un muret de pierres qui la barre. Cela ressemble bigrement aux pièges à poissons que nous avons observé à Huaine et il se pourrait bien que ce soit un truc construit par les Maoris.
Piege à poissons
Valérie, louis-Michel et les bonites
Bref, Amen, le bateau de Valérie et Louis Michel se trouve très près de ce piège et avant hier, à marée basse, ils remarquent plein de mouettes et goélands tournoyer au dessus de la vase et croient apercevoir quelque chose briller sous le vol des oiseaux.
Ni une ni deux, ils mettent leur canot à l'eau, approchent du muret et découvrent de l'autre coté, de grosses bonites qui se débattent dans des trous de vase. Attaquées par les goélands qui en ont déjà énucléé certaines, elles n'ont de toute façon aucune chance de s'en sortir.

Valérie et Louis Michel vont donc les ramasser, puis en distribuent à tous ; il y en a 5 en tout, nous héritons d'un beau spécimen de 5 kg, et hop me voilà partie à faire des conserves...
Non, finalement on ne s'ennuie pas, on a toujours quelque chose à faire;
Dernière occupation en date : rénovation du Zodiac.

Yves colmate des mini fuites qui nous obligeaient à le regonfler presque quotidiennement et fabrique un nouveau renfort pour la fixation du moteur.
Tout cela sous entend ponçage, époxy, peinture, la routine quoi.


Et tant qu'à faire pour moi un peu de couture sur la protection des boudins qui souffre beaucoup.
Le confinement s'éternise et la crise économique qui se profile fait peur à tout le monde. 
Nous avons la chance d'être loin pas du tout en prise avec la "vraie vie" ce qui nous permet d'évacuer l'angoisse la plupart du temps.
J'espère que vous y arrivez aussi un peu. Bon courage
2ème pain de l'année

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