Un matin en mordant ma tartine du petit déjeuner,
ouille ! une dent me fait mal.
Je laisse passer un peu de temps, mais tous les jours,
la même dent me fait souffrir à chaque repas.
C'est supportable parce que quand j'arrête de manger
ne n'ai plus mal. Mais tout de même je pense que ce n'est pas sérieux de
traverser la moitié du Pacifique avec un mal de dent, alors je décide de
prendre un rendez vous chez le dentiste.
Conseillée par Valérie qui la connait, j'appelle le
cabinet du Docteur Cindy Miller à Whangarei et suis convoquée 5 jours plus
tard.
Très beau cabinet, que des femmes en bleu, une bonne
douzaine, ça bruisse comme dans une ruche. On arrive, on se lave les mains, on
attend en remplissant un questionnaire de 2 pages, on dirait que je vais subir
un opération à cœur ouvert.
Puis 2 jeunes femmes me prennent en charge, radios de
la mâchoire du bas et enfin je me retrouve dans le cabinet de Cindy avec son
assistante.
Docteur Cindy, à l'aide d'une espèce de stylo-caméra
prend une belle photo couleur de chacune de mes dents et découvre une infection
pas du tout où j'ai mal, mais rien d'anormal là où ça me fait souffrir.
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Sur l'écran on voit les photos |
"Vous n'avez pas mal me dit-elle mais ça ne va
pas tarder", il faut tout enlever et faire des implants.
Oh la bonne idée. Je n'ai pas le temps de dire ouf
que déjà l'implantologue se pointe , ah, un mec. Leur regard brille, des
dollars scintillent dans leurs yeux.
"Le secrétariat va vous donner un rendez vous
rapidement, ne vous inquiétez pas."
Peut être, mais moi je recentre la conversation sur
la dent qui m'embête.
Alors Cindy m'appuie sur la dent en question
"ça fait mal ? -uuuuooooh (= yes quand vous
avez la bouche ouverte et que quelqu'un vous tire la lèvre en coin)
Puis Cindy appuie sur la dent d'à coté
"ça fait mal ? - ooooouuuuh (= no quand vous
avez la bouche ouverte et que quelqu'un
vous tire la lèvre en coin)
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OOOOOUUUUUH |
"Bon ces 2 dents méritent une couronne, en
attendant je vais refaire l'amalgame de celle qui vous fait mal."
Alors ça enchaîne avec piqure anesthésiante,
roulette, résine.... normal quoi.
Je ressors au bout d'une heure quand même, je m'en
tire pour 140 euros. je m'attendais à pire.
Nous faisons des courses, allons chez le coiffeur,
tournicotons à vélo en ville puis rentrons à bord au bout de 3 heures.
L'anesthésie ne fait plus trop d'effet, j'ai un peu mal.
Une fois à bord, j'ouvre la bouche devant la glace
et.... devinez quoi ! Cindy a soigné la dent à coté de celle qui en avait
besoin !!
oh non ! je ne sais pas si je dois rire ou pleurer
J'en déduits qu'en dento-anglais uuuuooooh veut dire
non et ooooouuuuh veut dire oui
Ou bien Cindy était tellement obnubilée par mon
futur implant qu'elle a fait n'importe quoi.
En tout cas je n'y retournerai pas.
A part cela, on est déconfinés, ça oui, mais
avancés, ça non.
Parce que la Polynésie n'ouvre toujours pas ses
frontières, on les sent coincés sur la question.
J'en suis à me demander si je ne vais pas écrire directement
à la Douane à Papeete pour tâcher d'obtenir l'autorisation d'y aller.
Pour avoir plus de chance d'obtenir une réponse
positive on va dans un centre pour se faire tester.
" C'est pour tout le monde et c'est gratuit"
nous dit-on, "entrez entrez" (enfin le terme est un peu fort car ça
se passe en plein air sur le parking d'un stade.
On s'installe sur deux chaises au milieu de rien,
deux personnes se précipitent sur nous avec un questionnaire à remplir, toute
guillerettes car nous sommes les seuls volontaires à ce moment là.
"Nom, prénom, âge, N° de sécu - ah désolé on
n'en a pas en NZ."
- Ah bon ? Ah bein alors on ne peut rien faire, vous
pouvez partir"
Et voilà un nouveau râteau, j'espère juste que la
Polynésie n'exigera pas qu'on se fasse tester avant d'arriver chez eux.
En fait nous craignons qu'on nous oblige à aller directement
à Papeete pour justement faire le test.
et comme cela signifie environ 1000 km de plus à
parcourir (sur 4000) on ne peut pas dire que nous nous en réjouissions.
On a finit par récupérer le paquet qu'on attendait
depuis début mai.
Encore un grand moment. A force de lire et de rôder
sur le site marchand sur lequel nous avions commandé notre tabouret on finit
par trouver un système de suivi de colis et on apprend le 12 mai que notre
paquet, venu de Christchurch, est en souffrance dans l'entrepôt du transporteur
à Whangarei depuis le 4 mai.
Alors on saute sur nos vélos le 13 mai, on pédale
une 1/2 heure environ pour y arriver. L'entrepôt est fermé au public malgré le
niveau 2.
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On force un peu le passage |
On gesticule un bon moment devant la grille fermée
jusqu'à ce qu'un livreur vienne nous voir, propose mollement d'aller chercher
notre colis, puis revient en nous demandant de repasser demain.
Non d'un chien, le 14 on part tôt le matin du
bateau. Prendre la route à vélo est redevenu un jeu de trompe la mort.
La circulation a repris normalement dès le premier
jour du niveau 2 du déconfinement. Adieu la vie douce et tranquille, le fracas
des voitures et des camions envahit de nouveau la ville.
On avait presque oublié combien c'est désagréable.
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Et j'écrase les piétons, je malmène les cyclistes avec mon gro 4X4 bruyant qui pue |
On avait presque oublié combien c'est désagréable.
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Embarquement des vélos chaque matin |
Cette fois on se présente à l'entrepôt dès l'ouverture, on arrive jusqu'aux bureaux où quelques personnes travaillent, totalement barricadées.
Nouvelles gesticulations de notre part, un homme
finit par entre-ouvrir la porte, pour nous signifier qu'on ne peut rester là,
mais on a le temps de lui glisser notre papier sur lequel se trouvent toutes
les informations concernant le colis.
Alors de mauvaise grâce, le type nous demande
d'attendre et revient plutôt rapidement avec notre tabouret, yeah ! on a gagné.
Je ne sais comment se passe votre déconfinement;
Ici tous les magasins sont ouverts mais avant d'entrer
il faut se laver les mains
et remplir un document avec nos noms, numéros de
téléphone, courriel et date de passage. L'idée est de pouvoir nous prévenir si
nous avons côtoyé une personne atteinte du Covid-19.
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Lavage des mains obligatoire partout |
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Pancarte à l'entrée de chez le coiffeur |
Un nombre donné de personne peut circuler en même
temps dans chaque boutique.
Donc à
l'entrée un gardien fait les comptes et les gens bien sagement font la queue
devant la porte en respectant les distances entre chaque personne,matérialisées par des autocollants sur le sol.
Même chose à l'intérieur de tous
magasins. Je trouve que ça fonctionne plutôt bien pour l'instant mais j'imagine
bien que tout le monde va se lasser au bout d'un moment.
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Vigile à l'entrée des magasins |
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On fait la queue |
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On respecte les distances à l'intérieur des magasins, ça marche comme ça chez vous ? |
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On a froid |
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Très froid |
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9° au petit déjeuner |
En tout cas on n'a plus rien à faire à Whangarei, donc c'est décidé, demain on part pour la Baie des îles. On y sera mieux pour attendre le feu vert de la Polynésie et on va pouvoir faire connaissance avec Jules.
A suivre.
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