Donc on s'installe en Baie des îles en faisant étape
à Tutukaka.
C'est un rude retour à des conditions difficiles de
navigation.
Au sortir de la rivière de Hatea, au niveau de Bream
Head, courant et vent s'affrontent, formant des vagues très courtes,
extrêmement proches les unes des autres, d'au moins 4 mètres de haut, le pauvre
Téthys tremble de toutes ses coques en tombant dans chaque trou profond entre 2
vagues, submergé jusqu'en pied de mât.
ça ne dure pas longtemps heureusement car je n'en
mène pas large. La bonne nouvelle dans tout cela c'est que les puisards restent
secs.
Autrement dit les modifications que Yves a réalisé sous la nacelle ont
porté leurs fruits. On dirait qu'on embarque plus d'eau par en dessous.
Un lagoon 38 que nous venons de doubler :ça monte... |
ça descend.... |
ça descend toujours... nous devons avoir la même allure |
En sortant de la baieTutukaka, même scénario, on se
fait balloter , le trampoline est submergé à plusieurs reprises, oh que je
n'aime pas cela.
Grand dauphin ? |
Heureusement nous sommes accompagnés par un groupe
de dauphins pendant plus d'une 1/2 heure, il y a bien longtemps que cela n'est
pas arrivé.
Dans la Baie des îles, nous changeons de mouillage
selon la météo. Dernier abri en date : la baie de l'Assassinat. (35°15'.335 sud
- 174° 12'.383 est - appelée aussi Te Hue Bay)
Baie de l'Assassinat |
Page culturelle :
Il s'agit de l'assassinat de Marion Dufresne et de
26 de ses hommes le 12 juin1772. On va
s'abstenir de débarquer, on ne sait jamais.
l'Histoire dit qu'ils ont été massacrés (puis
mangés) à cause de la violation (involontaire) d'un tabou, genre ils auraient
pêché à un endroit interdit et/ou à une période interdite....
En tout cas Marion Dufresne qui croyait au mythe du
bon sauvage n'a pas eu de chance. A la suite de ce terrible événement, la
France aurait conclu que la Nouvelle Zélande était habitée par des indigènes
fort dangereux et ne justifiait pas une tentative de colonisation.
Fin de la page culturelle.
Notre but en venant ici est aussi de rencontrer
Jules au plus vite. Sauf qu'en ce moment il est à Whangarei ! Histoire de fous.
Pas grave, on n'est pas pressés... je vous explique
la raison du spleen...
Lassée d'être dans l'incertitude, je décide d'écrire
aux autorités française en Polynésie, en l'occurrence à la PAF.
Mon but est de demander (naïve que je suis) si,
compte tenu que nous sommes en Nouvelle Zélande, dans le Northland où il n'y a
pas eu de cas de Covid-19 depuis 35 jours, est ce qu'on ne pourrait pas
rappliquer en Polynésie française dès maintenant.
J'ai alors reçu une réponse automatique, je vous
livre une phrase, une pépite de notre Administration :
"Le
défaut de réponse vaut refus et ne donne aucun droit autre que ceux prévus par
les textes en vigueur en matière d’entrée et de séjour en Polynésie française
qui ne figurent pas dans la liste des procédures pour lesquelles le silence
gardé par l'administration sur une demande vaut accord."
La PAF n'est pas restée silencieuse mais a botté en
touche et m'a orientée vers les Affaires Maritimes qui donnent ou pas les accords
d'entrée.
La réponse est nette et sans appel, mais cordiale
(?) :
"La navigation de
plaisance en provenance d'une région extérieure est pour le moment interdite en
Polynésie française. Vous n'êtes donc pas autorisé à y venir. La situation
devrait normalement évoluer d'ici la fin du mois de juin. Je vous demande de
nous recontacter à ce moment là.
Bien
cordialement"
Nous sommes donc bien déçus aujourd'hui et devons
accepter ce qu'on a toujours voulu nier : nos projets de retour en France prennent l'eau.
Rien de dramatique bien entendu, mais quand même.
Après deux jours de temps de chien, nous avons des
conditions presque printanières, on devrait donc se réjouir, on a pêché 2
bonites... Mais on a du mal, il faut le temps de digérer cette nouvelle.
justement, NON |
Et puis encore une fois le temps se gâte, un crachin
épais tombe maintenant, on n'y voit pas à 50 mètres. Nous sommes près de la
marina d'Opua . Yves tente un débarquement histoire de se dégourdir
les jambes, moi je reste à bord, pas envie de me faire tremper.
Je regrette un peu car Jules attend sur le quai ... Donc ça y est, on le connait
un peu ; première impression favorable.
Le temps exécrable l'a dissuadé de venir à bord car le crachin s'est
transformé en hallebardes et nous n'avons pas prévu de naviguer dans les
prochains jours.
Yves revient à bord, pantalon et chaussures
dégoulinants. On en a pour des jours à sécher tout ça. Foutu temps, y'en a
marre.
Bon allez, profitez bien des belles journées à venir.
On vous embrasse.
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