Plus exactement nous avons parcouru 1027
milles depuis notre mise à l'eau le 10 janvier, nous avons bien tourné en rond et maintenant on aimerait bien tourner la page.On s'occupe de diverses façons tout de même
Par exemple nous avons participé au "Soltice BBQ".
L'association des "voileux" locale a trouvé
ce prétexte pour nous rassembler sous la pluie (protégés par un vague barnum
quand même). Les shipchandlers et autres commençants du coin se frottent les
mains que tant de plaisanciers soient restés pour l'automne. Les affairent
continuent et du coup ils fournissaient saucisses et boissons tandis que nous apportions
salades et boissons
A cette occasion une fois de plus nous avons rencontré
beaucoup d'autres plaisanciers qui rongent leur frein.
Les plus fortunés mettent leur bateau au sec ou dans une marina et louent un appartement. Tous les autres ont un chauffage. Il n'y a plus que nous, de vrais "crevards" qui hésitons encore, mais ça va peut être changer, on commence à chercher une solution pas trop onéreuse qui nous permettrait au moins de sécher l'intérieur de Téthys dont les hublots et quelques parois ruissellent d'humidité chaque matin.
Humidité du matin dans le cockpit |
On n'en est pas encore là |
Mais parfois on a une journée printanière.
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chemin aménagé au dessus de la vase |
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Le sentier passe par les plages |
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Ensuite on monte dans les hauteurs et on se retrouve en forêt |
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Un bac relie les 2 rives de la Baie des îles |
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Le long de chemin une stèle qui commémore un événement de la plus haute importance |
Chaque jour le long de Téthys passent
des barges d'ostréiculteurs, on commence à ce connaitre et on se salue réciproquement matin et soir. Notre préféré, Gaston circule seul dans un petit canot en aluminium, avec systématiquement son amie la mouette posée dignement sur sa tête.
Gaston... |
De temps en temps on se prend des coups de vent d'une
soudaineté et d'une violence incroyable. C'est comme ça qu'un jour on chasse.
On n'est pas les seuls, mais ça ne console pas. Notre ancre Delta est connue
pour mal tenir dans la vase alors par prudence Yves décide de mettre la Fortress
à la place. Dans le genre rien n'est simple, tout se complique, on fait très
fort.
On commence à remonter la chaîne d'ancre qui a fait quasiment un nœud sur elle même, on ne comprend pas comment, mais avec le vent et le courant qui nous tirent et nous font tourner dans tous les sens, nous ne sommes qu'à moitié étonnés. Bref après démêlage on continue à remonter, c'est de plus en plus dur, le guindeau se bloque... Dans l'eau boueuse je distingue l'ancre qui a croché dans une énorme chaîne perdue au fond.
Là on se sent très
mal, il faut qu'on se débrouille d'une façon ou d'une autre et à force de
persévérance, on arrive à passer un bout sous la dite chaîne, qu'on récupère
avec la gaffe, on arrive enfin à la soulever et l'ancre se dégage. ça tient en
une phrase mais l'opération dure longtemps, ensuite dès que Téthys est libéré
Yves pousse les moteurs à fond car le courant nous entraîne vers la côte à une
vitesse folle.
On se dirige vers une bouée de corps-mort. Bein oui, faut bien qu'on s'amarre quelque part le temps de changer d'ancre. Ah, la prise de corps-mort avec rafales à 30 nœuds et courant de travers, c'est du sport je peux l'affirmer. 3 fois je perds la gaffe (récupérations épiques) Finalement on doit notre salut à notre ami allemand Vladi qui nous observe de loin et met son annexe à l'eau pour venir nous aider. On permute les ancres, on revient mouiller dans notre endroit préféré, ça y est l'après midi est passé. Le temps s'écoule ainsi, on ne reste jamais sans occupation, on ne s'ennuie pas du tout, on a juste envie de chaleur.
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Notre chaîne est toute rouillée, on va la changer |
Et puis tout à coup une fenêtre météo favorable
apparaît.
L'idéal serait de partir rapidement, le samedi 27
juin. Nous ne sommes pas prêts bien sûr, ça ne fait que 3 mois qu'on attend cet
instant. Mais en s'organisant on pourrait partir mardi 30 juin.
Allez, banco, on fait tout pour y arriver. Vite, on
convoque Jules pour qu'il s'installe à bord.
Du matin au soir un cormoran tient la barre de ce bateau |
Et les autorités polynésienne me direz vous ? C'est
vrai elles continuent à ne pas vouloir que les plaisanciers viennent dans Fénua
comme on dit. Elles réfléchissent au problème et prendrons une décision le 10
juillet. C'est trop tard pour nous, on maintient notre départ, on ne sait pas
exactement dans quelle île on va amerrir, on verra bien. Dans tous les cas on
attendra le 15 juillet pour mettre un pied à terre, date d'ouverture des
frontières, sans quarantaine, au touristes de toute nationalités (arrivant par
avion, mais ça on ne l'a pas lu).
Nous avons rendez vous avec Jules samedi 27 juin à
Paihia. Nous allons le chercher à quai et revenons. A peine sommes nous montés
à bord que "bang"! un gros bruit et une énorme secousse nous fait
sursauter. Nous venons de heurter un monocoque qui est coincé sur notre
arrière, le safran tribord étant pris dans son mouillage !!! C'est pas vrai, on
a chassé, on a rien vu arriver, notre belle ancre Fortress nous a trahit. On
tire, on pousse (heureusement que Jules est là), Yves manœuvre et finalement on finit pas se dégager. La
coque n'est même pas abîmée, on a eu vraiment peur (et beaucoup de chance)...
Cette fois Yves reste à bord pendant que Jules et moi
allons ravitailler, 8 grands sacs de courses plus tard nous embarquons dans
l'annexe quand un serveur du bar installé sur le quai nous hèle :
"hep, il y a 2 kayakistes en perdition là bas, je
ne sais pas quoi faire ni qui appeler, pouvez vous aller voir.."
On ne dit pas non, l'annexe est surchargée, je ne peux
pas aller vite, on finit tout de même par rattraper les 2 champions qui dérivent
dans le courant, accrochés à leur kayak.
C'est un couple mixte, un kiwi et une Française qui
n'en reviendra jamais d'avoir été sauvée par des compatriotes. (le mot est à
peine trop fort, ils étaient en shorty, avec une eau à 15°, je ne suis pas sûre
qu'ils auraient tenu le coup longtemps).
Bref je prends les kayaks en remorque, et propose aux
deux jeunes de monter à bord. Erreur funeste. En se hissant dans l'annexe ils
nous aspergent d'eau de mer, nous sommes trempés, les sacs inondés. Une
catastrophe. Il nous faut plusieurs heures pour tenter de rincer et sécher
toutes nos courses.
Au bout de ce temps, je m'aperçois qu'il manque un
sac, œufs, yaourts, dentifrice et autre babioles manquent à l'appel... Mais
nous sommes déjà en route vers une baie plus sympathique. Il n'y a plus qu'à
faire demi-tour, remettre l'annexe à l'eau, marcher quasiment un kilomètre pour
arriver au supermarché et tout de même récupérer notre sac. Jules et moi sommes
tout penauds, le capitaine pas trop contents. Nous arrivons de nuit dans un
mouillage heureusement fort calme et pouvons enfin souffler après une journée
décidément très mouvementée.
Notre mouillage entre deux coups de vent |
Bientôt plus qu'un vague souvenir ? |
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