Mouillage devant Opua, Baie des îles
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Rideau de pluie |
Le seul aspect positif dans ces cas là c'est que le mouillage est facile à relever.
On avise une bouée de corps-mort assez proche sur laquelle on décide d'aller s'amarrer, mais au moment où on va le faire, un autre voilier arrive, l'équipage nous crie dessus, genre poussez vous, c'est à nous. On est obligés de dégager vite fait, toujours sous la pluie battante et avec des bourrasques qui rendent les manœuvres difficiles.
Piteusement on traverse la rivière pour ancrer dans un endroit qui nous parait un peu protégé.
Bah! l'ancre ne met pas 10 minutes à déraper. Et là, faut réagir vite, la côte est à moins de 20 mètres.
On avise un autre corps-mort sur lequel on va s'amarrer (après moult manœuvres délicates) ouf. On est tranquilles
Bah ! pas pour longtemps. La bouée du corps-mort s'enquille sous le bateau, comme vent et courant se contrarient elle y reste et tape joyeusement sur la coque. C'est infernal et ça va finir par tout esquinter. On s'en va.
On s'enfonce alors dans une baie où la profondeur atteint à peine 3.50 mètres, on est à marée haute ; à marée basse ça fera 2 mètres à peine.... en principe ça va aller, alors on mouille. Ouf encore.
Cet endroit est le bon et on s'est juré d'y retourner si on fréquente à nouveau le coin. Les rafales s'amplifient, ça rugit dans les haubans, mais on ne bouge pas d'un pouce. Enfin plus exactement on évite d'un bord à l'autre sur presque 180°, mais on ne recule pas.
Ni la pluie ni le vent ne faiblissent avant le milieu
de la nuit suivante.
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Tout à coup c'est le printemps, on déjeune dehors |
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ça sèche... et on a récupéré beaucoup d'eau |
On se réveille le jour suivant sous un soleil printanier, une vraie aubaine pour sécher vêtements et bateau dans lequel l'humidité atteint 100%.
Calme plat après la tempête |
Toutes sortes de bateaux naviguent ici |
Les Néozélandais sont quand même spéciaux : Chaque
premier lundi de juin est férié pour célébrer l'anniversaire d'Elisabeth II qui
est née un 21 avril....
Allez comprendre, je trouve ça fort, très fort d'avoir
trouvé un prétexte pareil pour s'octroyer un jour de congé.
Je ne sais pas si ça donne lieu à de grands festivité, en tout cas nous avons choisi ce jour pour donner rendez vous à Jules qui doit rester un à deux jours à bord et naviguer avec nous dans la Baie des îles. C'est un peu le golfe du Morbihan local, les conditions de mer sont parfaites pour apprendre en douceur les manœuvres de base. Jules a fait une traversée Timor/Darwin à bord d'un catamaran de 25 mètres, mais sans vent, donc tout au moteur. Nous allons donc l'initier à la navigation à voile.
Tous trois arrivent à midi, nous tapons la discute jusqu'à 15 heures au moins. Joey est très intéressant, intarissable sur la culture maori, les pirogues en particulier. Nous avons une discussion passionnante sur les différentes embarcations utilisées par les Maori et Joey se montre très intéressé par les photos de pirogues très différentes des leurs que nous avons prises au Vanuatu par exemple.
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(Presque) 20 000 km à pied, ça use les souliers |
Dans la soirée Jules nous présente un choix d'images prises durant tout son périple depuis la France. ça commence par l'Allemagne et continue par la Mongolie et la Chine, en passant par la Pologne et la Russie. Ensuite Jules a passé beaucoup de temps en Asie du sud-est, Myanmar, Laos, Thaïlande, Vietnam, Sumatra, Timor, Australie. J'en oublie sûrement. Que des photos magnifiques, des couleurs superbes, beaucoup de portraits étonnants. Un voyage extraordinaire commencé il y a plus d'un an, avec beaucoup de marche à pied, cela se voit à ses chaussures, les mêmes qu'au départ et qui commencent à beaucoup fatiguer.
Dès le lendemain on commence à naviguer avec un temps superbe.
Le cap Brett |
Une virée au Cap Brett puis une nuit dans la jolie
petite île Motuarohia
au centre de la baie, là même où Cook en 1769 débarqua pour la première fois en Nouvelle Zélande.
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Plateforme en haut de Motuarohia |
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La baie des îles vers le sud |
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L'arrivée de Cook en 1769 |
Il n'a fallut que quelques jours pour que
Cook donne l'ordre de leur tirer dessus au motif qu'ils s'approchaient un peu
trop près de l'équipage débarqué sur la plage.
Pan ! pan ! |
La baie des îles vers le nord |
Le lendemain nous allons prendre un mouillage dans la ria de Keri Keri au nord ouest de la baie.
Cette ria s'enfonce très profondément dans les terres,
à marée haute on aurait peut être pu y naviguer avec Téthys mais nous préférons
le faire en zodiac.
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Kemp house à droite bâtie par un pasteur en 1821 |
On arrive enfin à
Kemp House et Stone store, les plus vieux bâtiments de Nouvelle Zélande,
rendez vous compte, le premier date de 1821, le deuxième de 1832. Et pour cause
de Covid-19, on ne peut même pas les visiter.
Alors on va faire une très jolie balade dans un sous bois, le long d'un petite rivière, jusqu'à une belle cascade. Ma fois ça vaut le déplacement et cela nous fait beaucoup de bien de marcher sur 7 km.
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Balade le long de la rivière |

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Les citronniers donnent à plein dans les jardins |
Le retour vers Paihia et Opua se fait toujours à la
voile, avec tout même un ris dans la grand voile, ça souffle bien, Jules n'est pas plus impressionné que cela,
il est partant pour nous accompagner jusqu'en Polynésie....
Pour donner une date de départ, c'est pas gagné. Certes on a un moment de joie le 5 juin quand
le Haut Commissaire et le Président de Polynésie annonce une ouverture des
frontières. Mais elle retombe vite quand on lit que la date serait le 15
juillet pour les touristes...
ça laisse du temps pour bricoler, alors Yves ne s'en
prive pas mais ça commence très mal
1/ L'éolienne recommence à faire du bruit à certains régimes : Yves démonte les pales et en voulant les remonter, plouf il largue un boulon à la mer. Et ici, vu la boue en suspension dans l'eau, ce n'est même pas la peine d'essayer de le chercher.
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Démontage des pales |
Bien sûr il s'agit d'un boulon très spécifique,
introuvable en NZ à ce qu'il parait... enfin on attend une réponse du dernier
fournisseur de boulons qu'on vient de contacter par mail...
2/ Comme Yves est en panne de bricole, il démonte la pompe du Spectra (déssalinisateur) pour en changer le moteur électrique qui lui aussi fait du bruit.
En nettoyant celui ci à l'air comprimé au dessus de l'eau, plouf il fait tomber un ressort à l'eau...
On démonte tous nos stylos bille pour tâcher de trouver un ressort de rechange, mais ils sont trop larges, trop petits, trop courts....
On court chez un électricien qui gentiment cherche
dans sa boite de "ça peut servir" et qui nous en trouve un presque
pareil.... mais rien ne dit que ça pourra marcher.
Y'a de l'ambiance à bord ce soir. Heureusement un
couple d'Allemands très sympas sont venus nous voir ce soir. Après une bière
Yves se sent mieux, mais les jours prochains vont être tendus.
Histoire de me donner de l'espoir je viens d'envoyer un message au Directeur des Affaires Maritimes de Papeete pour lui demander l'autorisation de venir. (n'importe quoi). Mais bon enfin quoi, nous sommes maintenant déconfinés. Cela fait 16 jours maintenant qu'il n'y a eu aucun cas de Covid en NZ et 48 jours dans le Northland que nous n'avons pas quitté depuis mars. M...de alors, il pourrait prendre cela en compte.
Hélas nous ne sommes pas de bons touristes, nous ne fréquentons pas les hôtels ni les pensions de famille, notre présence n'est donc toujours pas souhaitée d'autant plus qu'il y a en ce moment même des conflits entre les polynésiens et les plaisanciers.
On n'a donc pas fini d'avoir froid.
On espère que vous tous profitez enfin de votre
liberté retrouvée.
A bientôt, bises gelées.
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