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LA QUARANTAINE QUI N'EN FINIT PAS


Nous, les privés d'amour, comme nous appelle  notre amie canadienne Valérie, finissons par faire contre fortune bon cœur.

A quoi bon se mettre la rate au court-bouillon pour des événements passés ou futurs, mieux vaut se concentrer sur les bonnes choses du présent puisqu'il y en a tout de même.

D'abord les gendarmes ont fait nos courses...


J'avais changé quelques dollars néo zélandais contre des francs pacifiques auprès d'un couple néo-calédoniens rencontrés à Whangarei.
Les gendarmes ont bien voulu s'occuper de nos poubelles
Retour triomphal

 Pour l'équivalent de 30 euros, nous avons obtenus 5 kg d'orange, autant de concombres, un (petit) régime de bananes, 3 kg de tomates, 2 boites de Vache qui rit et 20 œufs. C'est la fête, je fais des gâteaux.


Jules est devenu le boulanger officiel du bord. il améliore la panification de jour en jour, on se régale

Le bon pain fait passer le mauvais jambon

Vendredi 24 juillet, un énorme cabine cruiser des îles Marshall, "Big Fish", avec une bonne dizaine de personnes à bord, vient ancrer juste à coté de nous.

Sur la VHF, on a pu espionner leur conversation avec les gendarmes. Il s'avère qu'ils sont arrivés à Papeete il y a peu, ont subit les tests obligatoires, puis ont obtenu l'autorisation de se baguenauder en Polynésie...Les frontières maritimes sont toujours fermées, mais on voit que des arrangements existent...en fait Big Fish est un bateau charter, à louer pour 250 000 euros la semaine, 10 passagers maximum.

On observe avec intérêt l'équipage qui frotte le pont et s'adonne au lavage des larges hublots le long de la coque : suspendu à un câble relié à un moteur fixé sur un rail, le laveur se promène comme avec une tyrolienne le long du bord avec son grand balai, finalement faire les carreaux sur Big Fish, c'est carrément amusant.

Avec une annexe de plus de 7 mètres de long, chaque jour au lever puis au coucher du soleil,  une poignée de personnes part pêcher avec des fagots de gaules...

Renseignements pris sur internet il y a à bord des équipements de plongée et un caisson de recompressions, plus plein d'autres jouets genre jet skis, Hobbie Cat, etc . On apprend aussi que le pont est fait en époxy avec de la poussière de granit, suffisamment solide pour que les dames puissent porter des talons hauts, accoutrement hautement essentiel en mer, tout le monde sait cela.

www.y.co/yacht/big-fish

Peikea, le voilier Neel 45 qui a quitté la Nouvelle Zélande en même temps que nous pour arriver à Tubuaï s'est aussi très bien débrouillé. Le couple français et leurs 2 équipiers néozélandais avaient pris la précaution de faire des tests avant de partir de Nouvelle Zélande. Les autorités sanitaires ont finalement reconnu la validité de ces tests et compte tenu de leur 14 jours en mer, ils ont été admis à naviguer dans l'archipel et sont maintenant à Fakarava.

Nous n'avons plus que 2 jours de quarantaine, on ne va pas s'énerver. Au contraire on profite du beau temps pour faire un tour en mer, histoire de pêcher et observer les baleines qui migrent en ce moment.

Échec total, mais tant pis. On  navigue sur une eau tellement claire et tellement bleue, qu'on ne résiste pas à l'envie de nous arrêter un peu n'importe où le long de la barrière pour aller voir au fond.

Ce n'est pas l'extase, très peu de poissons, tous minuscules, un corail qui manque de couleur, mais en bonne santé, du sable blanc immaculé et une visibilité de plus de 30 mètres qui nous ravit.

Yves a contacté les quatre gréeurs de Tahiti pour changer nos haubans.

Un ne répond pas. Un ne peut intervenir avant fin août.

Nous avons donc reçu 2 devis, un de 5200 euros, l'autre de 4600. ça fait mal.

Nous allons sans doute choisir le premier, émanant de Jonathan Morvan, originaire de Pont de buis et ayant travaillé à l'arsenal de Brest...Peut être qu'on peut discuter, hum, hum.

Par moment je me dis que si on avait pris le mât sur la tête, on aurait pu faire jouer l'assurance, mais quand même valait peut être mieux pas.

27 juillet, la goélette Tuhaa Pae IV qui ravitaille les Australes depuis Papeete vient s'amarrer au quai. Comme nous nous sommes rapproché du rivage, histoire de capter un peu mieux internet, nous sommes tout près de lui. Toute la matinée le tintamarre du moteur et des grues nous abrutissent.

A 13h00,  cela fait exactement 28 jours que nous avons quitté la Nouvelle Zélande.

Aussitôt Yves appelle sur la VHF

"Gendarmerie, gendarmerie, de Téthys, pouvons nous faire les formalités d'entrée

-Ah là, aujourd'hui, ça ne va pas être possible, on a été occupé toute la matinée avec la goélette et maintenant on part à l'aéroport...Rendez vous demain 7 heures à la gendarmerie"

On est un peu déçus, cette quarantaine nous pèse plus que jamais. Jules parle de plus en plus souvent en Japonais, Yves furète partout à la recherche du moindre truc à réparer ou améliorer (ça ne manque pas), moi je brosse plafonds et coussins à la brosse à dent, la folie nous guette.

Compte tenu de notre age canonique, nous avons installé un vrai siège de barre
ça plait aussi aux jeunes

Réfection d'un hublot qui fuit

28 juillet

Et bien c'est pire que ce que l'on pensais

Déjà il pleut, ça rend grincheux

Le Maréchal des Logis chef est en repos. Son assistant, un gentil Polynésien qui vient de rappliquer de Tahiti se montre moins compréhensif.

Dès notre arrivée à la gendarmerie il appelle les autorités et on croit rêver.

1/ Il faut payer 135 € d'amende, là tout de suite.

2/ La gendarmerie de Raivavae ne peut pas faire notre admission en Polynésie.

Depuis vendredi dernier (enfin c'est ce que nous comprenons) tout est centralisé à Papeete, donc nous devons rendre visite aux Douanes et à la PAF là bas, exactement ce que nous voulions éviter...

Mais, et c'est totalement inepte - mais nous arrange quand même, on peut circuler comme on veut dans l'île et même dans les archipels (enfin c'est ce que nous comprenons..) En gros nous sommes régularisés, mais pas là quand même. A sa demande, je viens d'envoyer un mail à l'infirmière en chef du Covid-19, jurant, crachant qu'on se porte tous les trois à merveille...

De toute façon il n'y a pas un pet de vent, donc on reste ici. On a pris le temps d'aller acheter du Roquefort à la petite épicerie et puis on est rentrés, totalement désabusés et mouillés.

Selon la météo, on avisera ce que l'on peut faire dans les prochains jours.

On espère que vous allez tous bien et profitez des vacances.

The poor lonesome sailors.

Consolation quotidienne



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