Content quand même de retrouver Raivavae |
Nos plaies à l'âme d'abord.
Non pas qu'on s'attendait à être accueillis avec
colliers de fleurs et haka, mais tout de même
nous n'imagions pas être victime d'un tel ostracisme.
Les gendarmes nous ont prévenus, la population est très méfiante, beaucoup
ne sont pas en bonne santé et tous ont une sainte trouille du Covid-19....
Pourtant nous connaissons presque tout le monde ici, pas une personne nous a fait un geste amical depuis le quai, les pêcheurs à bord de leur poti marara font un grand détour pour s'éloigner de Téthys quand ils sortent ou rentrent de pêche.
![]() |
mouillage devant Rairua |
Nous nous sommes rapproché du village et avons mouillé devant l'église, à
droite se trouve la gendarmerie, à gauche la mairie. Personne ne peut ignorer
notre présence.
Le 15 juillet au matin donc, Yves se rend à la gendarmerie pour remplir une tonne de formulaires eu égard à notre entrée illégale sur le territoire et aux mesures de quarantaine. On lui impose le port d'un masque et de gants.
Nous connaissons le responsable, simple gendarme en 2017, le voici maintenant Maréchal des Logis chef de la Brigade Territoriale Autonome de Raivavae. Bien sûr il applique la loi, mais le fait avec bienveillance et tente ce qu'il peut pour défendre notre cause en insistant sur nos déboires techniques.
Après différents échanges avec Papeete, environ 30 personnes se mêlent de notre cas et ce n'est pas forcément une bonne chose.
En gros, les autorités maritimes veulent nous coller une amende tandis que
les autorités sanitaires veulent nous coller en quarantaine de 28 jours, bien
que nous venions d'un pays où le Covid-19 n'existe plus depuis bientôt 2
mois...
Nous pourrions raccourcir cette quarantaine en allant directement à Papeete
pour nous faire tester. Mais nous préférons attendre dans le lagon.
Car nous avons de l'occupation avec nos plaies au matériel ...
Assisté de Jules, Yves récupère les lattes stockées dans la bôme. Il se
trouve qu'on en a une assez longue pour remplacer celle cassée, un vrai
soulagement.
Ensuite remise en place de la bosse de ris. C'est une autre histoire.
![]() |
Importation de nids... |
Yves doit démonter le vit-de-mulet (rivets à faire sauter) puis débarrasser la bôme de 2 gros nids d'oiseaux qui bloquent tout. Le pont se trouve rapidement couvert de plumes et d'herbes sèches, avec le vent ça rentre dans les cabines, il y en a partout.
![]() |
Remise en place de la bosse de ris |
![]() |
Démontage du vit-de-mulet |
![]() |
Remontage |
![]() |
La pince à riveter qui fait des siennes |
![]() |
ça y est, c'est finit, une journée de boulot... |
![]() |
moisissures |
Yves met une journée à démonter, réparer la pompe de cale tribord. Il faut changer la membrane, nous demandons un morceau de chambre à air aux gendarmes qui promettent de s'en occuper. En attendant Yves bricole un truc.
![]() |
Pompe de cale sous notre lit |
Pratiquement tous les hublots de coté ont fuit, nous avons de quoi changer les
joints de la plupart, allez encore une journée de boulot.
Remarquez, on a plein de temps... en consolidant les filières Yves inspecte
les haubans et à son grand effroi, il découvre qu'un toron du hauban bâbord a
cédé.
Catastrophe, c'est le coup de massue qui nous achève.
Va y'avoir des frais comme on dit. Et il faut qu'on se rende à Papeete, ce
qu'on voulait éviter à tout prix. On va devoir démâter pour remplacer les
haubans.
Sommes un tantinet démoralisés. On essaie de se consoler en se disant que
ça aurait pu être pire, le mât aurait pu nous tomber sur la tête....
Il y a quatre jours nous avons demandé aux gendarmes un moyen pour obtenir des fruits et des légumes. Pour l'instant rien. Décidément nous sommes des pestiférés. Nous demandons aussi l'éventuelle possibilité de mettre nos 3 sacs poubelles à la décharge. Je pense qu'on rêve là, une délibération de conseil municipal semble nécessaire pour statuer sur cette requête...
![]() |
un peu de détente |
Ce n'est pas vraiment cela. Certains jours on a rien du tout, quelquefois
une 1/2 heure ou une heure sur 4... Mais bon an mal an nous parvenons à donner
des nouvelles, c'est le principal. En tous cas çà rame!
A une autre fois, prenez soin de vous.
les marins errants et désespérés
Commentaires
Enregistrer un commentaire