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Quand les "popas" perdent la tête...

 

La rentrée scolaire a lieu le 12 aout.

A cette occasion, vers la fin juillet, un grand remue-ménage de fonctionnaires s'opère.

Les "popas" en fin de contrat retournent "à la maison", tandis que les nouveaux arrivent de métropole. Professeurs, personnel administratif, gendarmes, etc

C'est l'occasion de moult rencontres, prises de contact et autres rassemblements festifs.

Le 31 juillet une grande fiesta de popas a lieu à Papeete dans une boite de nuit déguisée en restaurant : le Piment Rouge.

Heureux d'arriver ou tristes de partir, les participants, complètement minés, se déchaînent; danses "collée/collé,"  masques aux orties, on s'échange les verres...Parmi les arrivants, une personne au moins a le Covid-19, résultat 15 jours après 71 cas se déclarent d'un coup...500 personnes seraient potentiellement contaminées...

Je ne vous fais pas de dessins, c'est la cata ici, vous avez sûrement dû en entendre parler.

Escale à Taravao où il pleut sans doute plus de 300 jours par an

escale "technique" pour 1ère lessive depuis 28 juin

On profite du Wifi gratuit dans une galerie marchande
Courageusement nous nous sommes repliés vers Teahupoo et resterons par là jusqu'au 20 aout, date à laquelle nous devons regagner Taina, un peu trop proche de Papeete à notre avis, mais nous avons vraiment besoin de changer nos haubans.

Nous craignons que les voiliers présents à Tahiti ne soient plus autorisés à partir dans les îles et finalement on comprend les Polynésiens qui mettent tous les blancs dans le même sac. Cet épisode peu glorieux ravive les tensions on n'avait pas besoin de ça.

Le 14 aout une belle houle d'est bat le récif de Teahupoo. Nous stationnons un bon moment dans la passe pour admirer ces vagues magnifiques et les quelques surfeurs qu'il s'y mesurent.

"LA" vague de Teahupoo peut être beaucoup plus grosse, mais déjà on reste impressionnés par les énormes rouleaux qui se cassent à grand fracas sur le corail.

Le lendemain nous longeons la côte sud, puis est de Tahiti Iti, toujours aussi somptueuse et de plus en plus sauvage.

En l'absence de barrière de corail au sud, l'océan se rue directement sur la côte du Pari, (littéralement falaise abrupte). On se tient à distance mais on peut apercevoir quantités de cascades qui dévalent les falaises et de profondes vallées qui entament la montagne.


A l'est, une barrière de corail existe à nouveau et nous rentrons dans le lagon à hauteur de la passe de Aiurua.

La route côtière s'arrête à Teahupoo, mais tout au long de la côte bordée par le lagon, on observe beaucoup de maisons, la plupart avec un long quai qui enjambe le plateau de corail attenant à la côte, ce qui permet d'avoir un accès au chenal.

Tout le monde ici a donc un bateau ou utilise les services d'un bateau taxi. Nous apprenons même que ces quais sont construits par le territoire comme on dit ici, autrement dit l'Etat, tout simplement pour permettre le ramassage scolaire quotidien de tous les enfants qui vivent ici.

Nous jetons l'ancre un peu au hasard, dans un joli coin abrité, pas trop près des maisons pour ne pas gêner.

Rivière interdite

On sait que de nombreux polynésiens considèrent le lagon comme le prolongement de leur jardin et ne tolèrent pas toujours la présence des voiliers.

Tout va bien jusqu'au moment où on décide de remonter une rivière qui nous parait bien sympathique. Mais là, on est vite arrêtés par un type aimable, mais qui nous déclare fermement que la vallée est privée et que nous ne pouvons continuer notre exploration.

On est bien déçus, des enfants ont beau danser en nous faisant de grands gestes à partir d'un ponton, nous décidons de quitter les lieux et de repartir vers Vaiao.

Nous avons appris que la rivière de Vaiao donne accès à la grotte Vaipoiri, connue par une légende type Roméo et Juliette, mais qui se termine bien ; on veut donc aller voir.

La rivière

Nous ancrons cette fois à proximité d'un ponton dont le propriétaire Raihau est on ne peut plus accueillant.

Nous lui rendons visite, il nous explique le chemin non seulement pour aller à la grotte, mais en plus nous indique un sentier côtier qui permet d'avoir accès à différentes cascades


Donc un matin dès 8 heures on est dans le zodiac, remontons sur 100 mètres la rivière Vaiao et trouvons rapidement le chemin balisé de panneaux botaniques qui mène à la grotte.


 La forêt est très belle, nous nous régalons.



On ne peut pas dire que la grotte soit spectaculaire
Sur ce, on décide de faire la balade côtière. Mais le temps de se préparer, de trouver le seul ponton public qui permet de débarquer (attention, on ne rigole pas avec la propriété privé ici), on ne commence notre marche que vers 11h30, sachant qu'on en a pour 4 heures allez retour en marchant d'un bon pas.

ça commence assez mal car les premiers 200 mètres se font à travers une forêt touffue, il n'y a pas de chemin et on se demande si Raihau ne s'est pas fichu de nous.

Au bout d'un moment tout s'arrange, le sentier est superbe, on progresse lentement car on s'arrête sans cesse pour faire des photos, surtout quand on surplombe la mer.

Le platier de corail au pied des falaises


Régulièrement on croise des petites vallées avec de jolies cascades au fond. Cela veut dire qu'on monte et on descend sans arrêt, il faut même parfois s'aider de cordes prévues à cet effet pour ne pas glisser (terrain boueux).
De belles cascades tout au long du chemin



On avance, on avance, c'est toujours plus beau, puis tout à coup on s'aperçoit qu'il est 15 heures, qu'il va faire nuit dans 2 heures et qu'il est plus que temps de faire demi-tour.

Jules part devant nous car il grimpe comme un cabri, Yves et moi prenons notre rythme, confiants dans nos capacités, jusqu'au moment où on se trompe de chemin.

On emprunte une descente abrupte et longue, accrochés à des cordes on se retrouve tout à coup au dessus du vide avec la mer qui s'agite à quelques mètres sous nos pieds.

La sagesse voudrait qu'on reparte en sens inverse, mais on aperçoit une très jolie cascade au fond de la crique où s'engouffrent les vagues.

On avance accrochés le long de cette paroi verticale

En se hâlant sur les rochers verticaux qui plongent dans l'eau on essaie tant bien que mal de la rejoindre, les roches sont glissantes, notre affaire sent le roussi, on n'ose même plus faire demi-tour tellement c'est casse figure.

Sauvés, on a réussit à remonter

Seule solution tâcher de se hisser assez haut pour atteindre la végétation sur laquelle on pourrait se tirer pour gagner le haut de la falaise. Et bien on y arrive, mais pas fiers de nous car complètement épuisés, jambes et bras flageolant tant il a fallut tirer et pousser dessus...

On retrouve donc le bon chemin et on repart d'un bon pas.



Une demie heure plus tard, lors de la traversée d'un petit ravin, je loupe le chemin et part dans les hauteurs un peu au hasard. La progression devient de plus en plus délicate, il faut tantôt ramper sous les branches, tantôt enjamber les troncs, cette fois on est vraiment perdus.

"T'en fais pas me dit Yves, le sentier se trouve forcément en bas, y'a qu'à descendre".

Bein oui, y'a qu'à. Sauf que c'est carrément un mur qu'il faut descendre. Certes couvert de végétation, mais quand même on hésite.

Finalement on trouve la solution : assis couchés le long de la pente, on se laisse glisser avec la terre qui s'éboule, en s'accrochant de-ci delà aux branches ou racines qui nous tombent sous la main. Et ça le fait, on s'en tire juste avec quelques égratignures.

Entre temps, avant d'atteindre le sentier, on a vu et surtout entendu Jules qui revenait sur ses pas en courant, inquiet de ne pas nous voir arriver. Nous l'appelons mais il ne nous entend pas. La nuit tombe, il faut qu'on se dépêche de rentrer, on renonce à lui courir après.

La lumière baisse

Nous sommes donc les premiers à regagner l'annexe, aucune trace de Jules. On commence vraiment à être inquiets.

Nous ne sommes pas les seuls. Raihau nous cherche aussi. Il se montre soulagés quand il nous voit, mais décide de longer la côte avec son potimarara à la recherche de Jules.

Un quart d'heure plus tard, il repère un petite lumière tremblotante le long de la grève... c'est la lampe du téléphone de Jules... 

Quand on l'aperçoit nous aussi, on se sent mieux.

Retour à bord, nage pour se décrasser, on est tous les trois couverts de sueur et de boue, suivi d'une bonne douche et ça va mieux.

Le lendemain je cuis un far breton pour Raihau et sa famille, j'espère leur faire plaisir.

Le ponton de Raihau

Le jour suivant, 18 août, juste avant notre départ il vient en paddle nous livrer 4 taros fraîchement cueillis dans son champ.

Champ de taros de Raihau

Je ne sais pas si nous nous reverrons, mais ça été un vrai plaisir de le rencontrer.

Nous ne pouvons pas rester malheureusement, car demain les travaux commencent à Taina, avec un jour d'avance, encore une autre histoire....

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