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SOUS LE CHARME DE TAHITI ITI

 

Depuis le 13 juin 2013, nous avons parcouru plus de 40 000 milles. Un tour du monde sur la moitié du globe et tellement de questions sur la suite des événements.

L'art de manger de la laitue par vent de travers

Nous arrivons le 6 août au petit matin à l'entrée de la passe de Taapuna qui permet d'entrer dans le lagon de Tahiti en venant du sud, pour rejoindre l'aéroport.

En effet, notre première épreuve consiste à nous rendre à la PAF de l'aéroport.

Il faut donc trouver un mouillage non loin de là, d'abord passer en bout de piste en ayant soin de demander l'autorisation par VHF à la "vigie" qui coordonne atterrissage d'avions et passage de bateaux.

Alors que nous avançons vers d'autres voiliers ancrés près de la barrière tout en regardant un avion décoller "bang" Tethys s'arrête net, on vient de se gaufrer sur l'unique patate de la zone de mouillage.

On a l'air malin, plantés là comme des idiots, Yves est furieux. On déplace du poids de l'arrière vers l'avant et on arrive à se dégager plutôt rapidement.

Puis tout de suite après on jette l'ancre parmi la dizaine de voiliers installés là. Jusque là ça va.

Il n'y a aucun point de débarquement alentours. Le seul débarcadère se trouve à la Marina de Taina, à 2 milles de là, mais il n'y a aucune place, aucune bouée, aucun mouillage de disponible, on a même vu des voiliers à l'ancre dans le chenal...

On part donc en annexe un peu au hasard vers la côte et débarquons sur un terrain vague en amarrant le zodiac à un arbre et en le cadenassant sur une chaîne reliée à un gros corps-mort (vite dit, mais la manœuvre prend facilement une demie heure) .

Nous marchons une vingtaine de minute pour arriver à l'aéroport. Nous demandons les bureaux de la PAF à un vigile qui nous envoie au premier étage.

Au premier étage, une pancarte indique qu'il faut descendre à l'arrivée des vols internationaux..

Comme la porte est grande ouverte, nous entrons tournons en rond un bon moment avant de trouver la porte du "bureau de la PAF", on sonne.

Nous expliquons notre cas au policier qui vient entrouvrir, "revenez dans quelque temps nous dit il, nous sommes occupés..."

A nouveau nous tournons en rond pendant 30 minutes dans l'aéroport désert, et puis ça y est, c'est à nous.

Et alors que nous sommes fichés et re-fichés, il faut TOUT réexpliquer.

"Nom du bateau, passeports s'il vous plait, d'où venez vous ? quand êtes vous arrivés ? combien de temps voulez vous rester ?  où voulez vous aller??? Attendez ici on fait des photocopies, remplissez ces documents..."

Un moment je crois comprendre que nous n'aurons qu'une autorisation provisoire de rester en Polynésie. Et puis le policier qui nous rend nos passeports nous dit avec le sourire "vous êtes à la maison maintenant"!

Là, enfin et pour la première fois depuis un mois le stress retombe...

Il nous reste l'épreuve des Douanes, mais on prend le bus presque en chantant pour nous rendre au port de commerce à l'autre bout de Papeete où se trouve le bureau des dites Douanes.

les thons restent suspendus toute la journée en plein cagnard

Une fois descendus de l'autobus, nous marchons 40 minutes en plein cagnard dans les rues crasseuses qui mènent au port.

Heureusement il fait frais dans les locaux administratifs et pendant que Yves remplit encore et encore de la paperasse, Jules et moi soufflons, assis sur les marches en béton d'un escalier intérieur...

Il est presque 14 heures quand tout se termine, nous sommes claqués mais soulagés. Nous arrivons à bord de nuit, trempés car l’alizé souffle fort et soulève un bon clapot. Comme nous n'avons guère dormi la nuit précédente on se jette dans nos couchettes pour une douzaine d'heures.

Il est temps maintenant de voir le coté positif de cette escale forcée.

Depuis que j'ai versé un acompte à Jonathann (oui oui, à Pont de Buis ça s'écrit avec nn...) on n'a plus de nouvelle de lui... hum. Il a donc commandé en France nos pièces, qui dont censées arriver le 10 aout...

Autrement dit jusqu'à lundi nous avons quartier libre, alors autant en profiter.

Touristes en goguette autour de Tethys




Tient, une petite nage dans le lagon, Yves fait même une plongée sur l'épave d'un Catalina. L'eau est à 26°, quel plaisir...



épave en bois juste à coté
avec son hélice en bronze


Ensuite direction Tahiti Iti, plus au sud.

 La carte de Tahiti montre bien que l'île est constitué de deux disques, un grand où se trouve Papeete et où se concentre la majorité de la population et un petit au sud est, séparé du grand par un isthme étroit, très peu peuplé et très sauvage : Tahit Iti ou Tahiti la Petite.

Tahiti Iti


Une première journée de navigation nous mène jusqu'à l'isthme, à port Phaéton dans la baie de Taravao.


Puis enfin nous naviguons dans le lagon, le long de la côte de Tahiti Iti et là, sans exagérer, je peux utiliser le terme si souvent employé dans les guides touristiques : nous voyons défiler un paysage à couper le souffle.

Vraiment, ces hautes montagnes, ces pics, ces vallées, ces sommets dégoulinant de verdure, frangés de cocotiers avec le lagon bleu et l'ourlet blanc des vagues qui se brisent sur la barrière... C'est juste superbe, splendide, fascinant, au moins autant sinon plus que les Marquises, je n'en reviens pas.







Ce va'a suit Téthys pendant 15 minutes (5 nœuds environ)

Le rameur en met un coup !

TEAHUPOO

Maison de vacances les pieds dans l'eau...
Le chenal, heureusement bien balisé, dessine des arabesques entre la côte et la barrière de corail; il faut vraiment se montrer vigilant, jusqu'à Teahupoo on avance bien, ensuite le chenal rétrécit, puis la profondeur diminue.

Yves pilote doucement entre deux mûrs de coraux 

quand tout à coup une petite rafale de vent le fait dévier de sa route,

 et crac, on racle une patate avec un safran... décidément.

Du coup Jules compose une belle chanson

"Î C'était un beau cata qui tape les coraux

Hisse et Ho, Te-eahupoooo

Si Dieu veut toujours droit devant, nous irons jusqu'à Taravaoooo Ï".

Voilà le résultat, grrrr....

On continue à esclaffer sur tant de beauté, que ce soit les couleurs du lagon à tribord ou les montagnes inondées de soleil à bâbord, nous demeurons subjugués. 






Quand enfin nous jetons l'ancre à l'embouchure de la rivière Vaiao, devant la passe du même nom, nous nous précipitons sur l'annexe pour aller faire un tour en apnée sur le beau corail de la barrière.

Las ! il n'est beau que vu de la surface, dessous on se rend compte que tous les coraux sont envahis par une algue brune étrange, rigide, piquante, à la vague allure de jacinthe (Turbinaria ornata).

Le fond est terne, triste et dépeuplé, quelle déception.

On se console en remontant quelque peu la rivière Vaiao qui traverse une forêt de châtaigniers tahitiens très spectaculaire.

Nous reprenons la "route" vers Taravao, l'abri est parfait, nous pouvons attendre tranquillement des nouvelles de Jonathann en espérant qu'il nous fixe un rendez vous rapidement pour effectuer les travaux.

Coucher de soleil sur le lagon à Teahupoo

A suivre.

 

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