 |
Cote est de Makatea |
En septembre
dernier j'ai déjà beaucoup décrit Makatea, cet atoll soulevé, unique en Polynésie
française et que nous aimons beaucoup.
Non
seulement la plongée y est belle, mais l'intérieur de l'île, très vert et
fertile plus son passé chargé d'histoire la rendent incontournable.
 |
poissons papillons pyramides |
Après nous
être amarrés sur une des 3 bouées installées devant la petite darse, seul
endroit on l'on peut débarquer, nous nous jetons tous à l'eau car il fait une
chaleur torride et nous avons cuit pendant la traversée.
 |
poisson faucon tacheté |
 |
poisson harpe |
 |
poisson chèvre |
Le tombant
sous marin nous émerveille toujours autant mais pourtant l'humeur reste morose
car devinez quoi ? Notre dessalinisateur Spectra débloque à nouveau. Yves
craque, il n'a plus d'idée quant à l'origine des pannes.
 |
labre à bandes rouilles (rare en Polynésie |
 |
baliste à queue rose |
 |
acanthaster à coté du corail qu'elle mange |
 |
le lendemain de notre arrivée, la goélette de ravitaillement est là |
 |
premier ravitaillement de l'années |
 |
préparation pour une longue marche |
Nous avons
deux missions à remplir. La première : acheter des vivres frais. En dehors de 3 choux et 10 mangues dénichés à
Rangiroa nous n'avons plus rien et survivons grâce aux conserves.
 |
10 jours de consommation |
Ici on se
jette sur tout ce qu'on trouve : poivrons, tomates, oignons, avocats, pota,
haricots verts, bananes, papayes, citrons, mangues, pamplemousses... on fait le
plein.
 |
achat chez l'habitant |
Nous achetons aussi des crabes des cocotiers à nos amis Mata et Ruben
qui en prime nous donnent papayes et citrons et nous promènent en voiture dans
l'île.
 |
Ruben "enveloppe" les kaveux" |
 |
Le problème ensuite est de les déballer sans se faire pincer |
 |
Pierre se charge de les cuire |
La deuxième
mission me parait plus délicate : je dois trouver des pousses de vanille que
j'ai promis de rapporter à Heiariki et Lionel, le couple de gentils polynésiens
qui vit perdu dans un motu du nord d'Apataki. En fait je m'inquiète pour rien,
"c'est pas difficile m'explique-t-on, tu vas dans la
forêt, tu en trouveras partout".
 |
A la recherche de la vanille en forêt |
Et en effet ça marche très bien,
de plus
le propriétaire d'une plantation de vanille me conseille d'aller y prélever quelques pieds.
"prend de bonnes tiges conseille-t-il, n'hésite pas". Dont acte.
 |
on se sert dans la "vanilleraie" |
Nous rendons
visite à Elizabeth et Elie, un autre couple qui nous avait reçu si gentiment
quand nous sommes passés avec Jules.
 |
Chez Elie et Elizabeth |
Il y a 15
jours, un vétérinaire en vacances est passé dans l'île avec tout son matériel.
Il a proposé aux habitants de stériliser
leurs chiens et chats (des chiens faméliques à moitié abandonnés pullulent dans
toutes les îles). Elizabeth a fait opérer sa chienne Popoti
et nous dit
"Maintenant je dois enlever les fils, mais j'ai peur de lui faire
mal"...
Evidemment
Pierre propose
de s'en charger.
Soulagée Elisabeth nous abreuve de délicieux jus de fruits,
nous repartons au bout de plusieurs heures agréables passées en leur compagnie
avec des confitures, des papayes, et du uru (fruits de l'arbre à pain).
 |
Cueillette des papayes |
 |
Le jardin potager |
 |
un plateau de fruits préparé pour nous |
Nous avons du mal à rentrer à bord, une houle
énorme déferle dans la darse, il faut vraiment viser entre deux trains de
vagues. On fait cela en 2 temps pour ne pas trop alourdir le pneumatique dont
le moteur de 10 CV a du mal à trainer le Zodiac chargé de 5 personnes.
Le lendemain
la houle a encore grossit, tout débarquement semble impossible, alors nous
décidons de partir.
De toute façon nous devons livrer nos pieds de vanille au
plus vite à nos amis d'Apataki. Je
préviens Heiariki de notre arrivée par SMS, elle parait toute contente et me
demande même d'apporter des citrons ...
 |
Pendant la traversée on pêche un fou... |
Nous voici
donc repartis, toutes voiles dehors, enfin avec un ris dans la grand voile tout
de même, à tirer des bords pour aller vers l'est. 30 heures de mer sous les
grains
 |
on a beaucoup de mal à lui enlever l'hameçon planté dans l'abdomen |
, entourés d'orages, des éclairs sur tout l'horizon qui illuminent la
nuit pendant des heures avec une lumière d'une telle intensité qu'on en est
aveuglés lorsqu'elle se reflète sur la grand voile.
 |
Entre 2 grains |
Nous entrons
dans l'atoll d'Apataki par la passe nord à l'est vers 13 heurs le vendredi 22
janvier
 |
ça souffle encore... |
et traversons le lagon (13 milles) pour mouiller à la pointe nord ouest
où habite Heiariki et Lionel.
Bizarrement
on ne voit pas leur petite barque sur la plage, mais qu'à cela ne tiennent,
nous débarquons tout de même avec citrons et vanille. Seuls les 3 chiens faméliques
de Lionel nous accueillent. La maison est barricadée, personne.
On suspend
vanille et citrons sous la "véranda" et quittons les lieux sous les
regards tristes des 3 chiens. Monique et moi somme tout de même un peu
turlupinées par l'état de ces pauvres bêtes qui n'ont visiblement rien à
manger. Le téléphone passe mal, je n'arrive pas à joindre Heiariki, je ne sais
pas quand ils vont revenir.
Alors avec
Monique nous créons aussitôt une antenne de la SPA, elle Présidente et moi
Trésorière et décidons de préparer une grosse platée de semoule que nous leur
apportons en annexe.
Le succès
dépasse nos prévisions : le lendemain matin dès que nous sommes levés nous
entendons les chiens aboyer, puis deux d'entre eux partent de la plage à la
nage et finissent par arriver au bateau pourtant mouillé à plus de 200 mètres
du rivage.
 |
les chiens arrivent à la nage |
 |
ouf sauvés ! |
Nous n'en revenons pas. Nous les hissons à bord, je crois bien qu'ils
ne refuseraient pas d'être adoptés, mais le capitaine ne l'entend pas de cette
oreille..
 |
maintenant il faut les ramener à terre |
. Alors à nouveau je prépare une grosse ration de semoule et en annexe
nous ramenons les 2 chiens à la maison

et donnons largement à manger aux trois
qui malgré leur faim se montrent patients et attendent sagement qu'on remplisse
les gamelles.
En grimpant
sur la baume je réussi à joindre Heiariki au téléphone. Ils sont au village
et ne reviennent que lundi... merci d'avoir prévenu...Nous ne pouvons pas les
attendre, c'est que nous avons un programme chargé, plein d'atolls et d'îles à
visiter, et puis si on ne part pas maintenant, les chiens vont élire domicile à
bord, ça va faire désordre... Heiariki est triste, mais "vous serez toujours dans mes prières" nous
dit elle. Sur ces belles paroles que nous appareillons pour Fakarava.
Nous espérons que vous n'avez pas trop froid
et que vous gardez le moral.
Commentaires
Enregistrer un commentaire