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AKAMARU ( Gambier, suite) mars 2021

 
Difficile de dire laquelle des îles de Taravaï ou Akamaru remporte nos suffrages. Toutes deux si belles, entourées de plage de sable immaculé, boisées et fertiles, les arbres fruitiers y abondent. Petite particularité d'Akamaru, la culture de vanille motive de plus en plus de familles qui défrichent la brousse à tout va (ici on "débrousse "). Pour certains il s'agit d'une alternative à la production de perles puisque celles ci ne se vendent plus guère. Et bien sûr partout, le même accueil chaleureux, le sourire et la générosité. L'approche d'Akamaru se montre plus délicate car un grand plateau corallien très peu profond l'entoure et nous devons ancrer très loin du rivage par 1,50 mètre de fond.

Mouillage loin de tout, mais bien calme et bien beau quand même

Ensuite le débarquement se fait au petit bonheur la chance sur une plage accessible.

On décide de débarquer sur la plage, pas trop loin à gauche de la maison
Nous laissons l'annexe sur le sable à un endroit où la végétation est impénétrable,
aussi devons nous aller jusque dans un jardin pour avoir accès au chemin qui mène "au village" si on peut appeler comme cela la grande église et les quelques bâtisses proches. Autrefois très peuplée, menée d'une main de fer par le Père Laval à la fin du XIXème siècle, Akamaru présente beaucoup de maisons en ruine ensevelies sous la végétation.
On les distingue au fur et à mesure qu'on avance dans la grande allée herbue.

Une seule bâtisse est rénovée
  Le jardin que nous traversons et sa maison attenante appartiennent à Pauline et Germain.
Non seulement nous sommes autorisés à y pénétrer mais en plus nous sommes invités à nous asseoir à l'ombre d'un arbre majestueux (amandier bord de plage) dont l'énorme frondaison protège à la fois le jardin et la plage.

Ensuite Germain nous fait visiter son immense jardin tout planté de bananiers, avocatiers, papayers, citronniers, pamplemoussiers, manguiers,  bref tout ce qui peut pousser ici, avec proposition de cueillir tout ce qu'on veut ! 

L'immense église, presque une cathédrale avec ses deux clochers, trône au bout du chemin. 




Sa blancheur éclatante dans la lumière intense du matin tranche sur l'azur du ciel et l'émeraude de la végétation, nous sommes conquis, les photographes se déchaînent.
Le lagon tout proche scintille,  avec un peu de silence l'endroit serait propice au recueillement et à la méditation.
Anacardier ou amandier bord de plage

Mais toute l'île résonne d'une musique moderne infâme et infernale, limite supportable.  Pourtant c'est vers elle que nous nous dirigeons.  En effet ce potin du diable accompagne Diana et Stan qui "débroussent" autour de leur imposante plantation de vanille et font brailler deux enceintes énormes disposées dans le jardin pour se donner du courage.

Nous sommes contents de les rencontrer et eux fiers de nous montrer leur travail.
La vanille pousse en "sous bois", chaque pied s'entortille autour d'un arbre qui l'ombrage
Même s'il faut hurler pour se faire entendre, Stan nous propose une visite guidée de sa vanilleraie avec démonstration du "mariage" (pollinisation manuelle) des fleurs de vanille.




  Nous achetons des gousses au parfum entêtant.

"Notre vanille a remporté le premier prix lors d'une exposition en Nouvelle Zélande, elle a été déclarée la meilleure et la plus pure".

Comprenez sans trace d'insecticide ni engrais. En papotant, en s'égosillant devrais-je dire,  nous apprenons que Marie, la sœur de Diana, vit à St Servan et distribue sa production. On peut lui écrire à "vanilledesgambiers@gmail.com" pour s'approvisionner.


Avec tout cela les heures passent, il commence à faire soif et nous décidons de rentrer à bord pour nous désaltérer. Nous regagnons le jardin de Pauline qui n'entend pas nous laisser partir comme cela. A notre intention elle a préparé deux litres d'un "smoothie", le plus délicieux qu'on ait jamais bu. Je vous donne la recette : avocats, corossol, citrons, mangues, glace pilée et un tout petit peu de rhum finit-elle par susurrer au bout d'un quart d'heure.

 On reste longtemps en sa compagnie, on se demande même comment on a fait pour partir, tant on se sentait bien. Nous ne nous étonnons plus que certains plaisanciers aient choisi de rester ici depuis le début de la crise de la Covid et entendent bien y demeurer jusqu'à ce que celle-ci soit terminée.

Hélas,  nous ne pouvons en faire autant. Même si AMP ont reculé leur départ au 1er avril, il nous faut songer à quitter les Gambier. Nous regagnons Mangareva dans l'espoir fou de nous connecter à internet afin de connaître les prévisions météo avant d'appareiller pour les Marquises. Bon an, mal an, au snack Jojo de Rikitea on y arrive presque.

Je passe quasi 2 journées complètes à la terrasse pour alimenter le blog. Point n'est besoin de consommer, le patron m'offre même un grand pot de miel, allez comprendre... Donc voilà , le 10 mars au matin  nous quittons les Gambier, le pays des plus belles perles et de la meilleure vanille au monde où il fait si bon vivre. Une traversée éprouvante nous attend faute de vent, mais nous n'avons pas le choix.... A je ne sais pas quand.

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