
Tout cela
est un peu frustrant, mais nous avons déjà passé quatre mois dans l'archipel en
2015 et 2016; vous avez donc déjà vu beaucoup d'images des îles...
Nous
quittons Fatu Hiva chargés de bananes, pamplemousses et mangues. Nous sommes un
peu pressés de nous rendre dans un endroit avec un réseau internet à peu près
correct nécessaire à Pierre pour
finaliser les formalités de départ, ce n'est pas une mince affaire. On doit se
rendre sur le site du Haut Commissariat pour télécharger puis envoyer
différents formulaires à la noix qui permettront aux autorités de statuer si le
motif de déplacement est "impérieux" ou pas. Une fois cela fait, on a
n'a plus qu'à attendre la réponse qui ne pourrait arriver que 2 jours avant la
date de départ. On a du mal à imaginer qu'on puisse empêcher des métropolitains
de rentrer chez eux, mais tout de même Pierre est un peu anxieux.
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Yves s'est mis à faire le pain
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Le chantier Maintenance Marquises Services. On se demande où on va nous caser |
Avec Vincent le patron du chantier, nous sommes plus ou moins convenus de la date du 2 avril pour mettre Téthys au sec.
Les Miaons partant le 1er, ça peut coller, il nous reste
10 jours
pour naviguer entre les îles. A
bord nous recevons Doris et Loup les Autrichiens vraiment sympathiques.
Nous
avons fait route ensemble et nous nous sommes mutuellement photographiés sous
voile, nous échangeons donc nos images. Tous deux sont fauchés : depuis presque
20 ans ils sillonnent le monde à bord de leur voilier.
Ils reviennent
régulièrement en Europe pour faire des cycles
de conférence en Autriche, Allemagne et Suisse, puis repartent quand la caisse
est pleine (www.seenomaden.at).Evidemment avec la Covid leur activité n'existe
plus, les voilà donc sans le sou. Nous quittons le "port" d'Atuona
sans regret. Il s'agit plutôt d'une baie inconfortable, aux eaux marrons, dans
laquelle il faut mouiller 2 ancres pour ne pas trop se faire balloter par la
houle ni heurter les autres voiliers. Nous trouvons refuge dans la baie de
Hanamenu au nord avant de nous élancer vers Nuku Hiva.
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Arrivée dans la baie de Taioae à Nuku Hiva, la côte parait pelée..... |
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Comparativement à ce que nous avons vu en 2016, même falaise sur la droite |
Nuku Hiva, escale impérative car je dois y récupérer la carte de crédit que Ronan m'a envoyée en décembre... C'est une longue histoire, à l'époque nous devions partir pour Panama, ma carte se périmant en mars, j'avais peur d'arriver là bas sans avoir les moyens de payer quoi que ce soit. Nous étions encore à Fakarava, sur le point d'appareiller pour les Marquises quand j'ai pris la décision. J'ai cassé les pieds au banquier, à Ronan qui s'est démené pour faire le nécessaire et 2 jours après qu'il l'ait expédiée, Annette, Monique et Pierre annonçaient leur possible venue aux Tuamotu.
Comme cette histoire de Panama nous enchantait à moitié, nous n'avons pas tergiversé longtemps et sommes bienheureux d'avoir prolongé notre séjour en Polynésie. Quoi qu'il en soit, j'ai besoin de cette carte, qui m'attend là-bas, cachée entre 2 tablettes de chocolat, chez Kevin, un type qui s'est spécialisé dans le service aux voiliers.
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Le mouillage de Taioae |
Cap sur Taioae, la capitale de Nuku Hiva et des Marquises. Cette ville se trouve au fond d'une immense baie encadrée par une montagne verdoyante. Enfin c'est le souvenir que nous en avons et nous n'en croyons pas nos yeux en apercevant la côte toute marron, couverte d'herbe jaunie et d'arbres desséchés.
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Ce même mouillage avec la ville de Taioae derrière |
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Le même endroit en 2016 |
Là
véritablement nous comprenons l'ampleur de la sécheresse qui accable les
Marquises.
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Les vallées autrefois toutes vertes sont desséchées |
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La côte sud est pelée, méconnaissable |
Pourtant le marché est toujours aussi bien achalandé en fruits et légumes,
nous ne résistons pas et faisons une énorme provision de tout....de quoi tenir
jusqu'au 1er avril sans se priver..
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Arrivée sur Ua Huka, l'île n'a jamais été très verte |
Puis l'envie nous prend de pousser jusqu'à
UA Huka, l'île que nous connaissons le moins. Il s'avère que c'est une très
mauvaise idée, nous devons naviguer toute une journée face au vent sur une mer
déchaînée. Nous arrivons dans la soirée, il faut vite trouver un abri et on
a bien du mal.
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Mais là, c'est quasi désertique |
Dans la première baie que nous avisons, nous ne pouvons pas
rester car des vents violents et tournoyant nous poussent en côte, si l'ancre
chasse pendant la nuit ce sera fatal. Dans la baie suivante il y a moins de
vent, mais une grosse houle frappe la côte.
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En plus, à cause de la houle, on ne peut débarquer |
Cependant nous n'avons plus le
choix, il fait nuit, on jette l'ancre et finalement on dort bien....Tout de
même, le lendemain, pris de remords, nous décidons de nous rendre au plus vite
à Tahuata.
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Adieu Ua Huka, on n'a fait que passer.... |
Là nous sommes presque assurés de trouver de bons abris et le vent
est portant ! A très vite.
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