En quittant
la Nouvelle Zélande le 30 juin dernier, nous devions nous rendre aux Marquises
le plus rapidement possible, 9 mois plus tard nous voici arrivés. Pour la 3ème
fois nous abordons ces îles fabuleuses dont la beauté ne se dément pas, même si
la sécheresse les rend un peu moins fascinantes.
Au départ
des Gambier nous nous attendons à une traversée pénible, nous ne sommes pas
déçus.
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On a même porté notre grand spi, cela n'était pas arrivé depuis plus d'un an |
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Finalement on n'a plus assez de vent pour le garder |
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Donc il chalute, mais il fait si calme qu'on peut le rincer et le sécher... |
En 2016 nous
avions parcouru les 783 milles en 4 jours, en 2021 ça change. 24 heures après
le départ, absence totale de vent, une mer si calme et si plate et que la voute
céleste se reflète dedans. Une vision tellement féérique qu'on oublie presque
de râler contre la météo. Et cette fois je bas ma coulpe et contrairement à ce
que j'ai toujours dit, je comprends enfin ce qui a poussé Magellan à nommer cet
Océan le Pacifique. Tout ça nous fait une belle jambe, on se traîne au moteur à
4 nœuds, il fait une chaleur torride les pamplemousses murissent, les avocats
noircissent, les bananes pourrissent. Chaque jour j'invente une nouvelle
recette de gros gâteau à la banane, parfum citron, parfum vanille, parfum chocolat, aux raisins,
on n'en peut plus on éclate.
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Un gâteau à la banane/papaye au menu |
Après un barracuda ridicule qu'on rejette à l'eau
on pêche une bonite de 3 kg mais pas plus en 6 jours de mer. Au 7ème le 16 mars
à 10h30, alors qu'il nous reste un peu plus de 50 milles à parcourir, nous apercevons
la silhouette d'une île : Fatu Hiva, enfin.

Le vent se lève on avance à 6 nœuds, c'est alors qu'en fin d'après midi,
les 100 mètres de chaque ligne se déroulent à une vitesse vertigineuse. Au
bout, 2 thons rouges listao de 11 kg chacun!. Yves met deux heures à les
dépouiller et prélever les filets, pour moi ce sera un paquet d'heures en
cuisine dont plus de 5 heures pour préparer 20 bocaux de conserve. Avec tout
cela, on arrive de nuit bien évidemment. On
double la pointe sud, on passe la capitale Omoa et son front de mer
illuminé puis continuons cap au nord, vers la plus belle baie du monde :
Hanavave appelée aussi la baie des Vierges. Une immense et bizarre lueur semble éclairer cette vallée encaissée
qu'on ne distingue pas encore. Plus nous approchons, plus une odeur de brûlé
nous prend à la gorge et bientôt nous sommes dans le brouillard. Enfin plus
exactement dans la fumée : la montagne brûle. Nous entrons presque à tâtons
dans la baie, 3 voiliers y sont déjà
ancrés, on devine leur feu de mouillage se dandiner dans l'obscurité. Trouver un endroit pour jeter l'ancre est
compliqué, il faut s'approcher très près de la falaise pour atteindre des fonds
de 30 mètres et de nuit on a l'impression qu'on va s'écraser sur la côte. ça
prend du temps, à 22 heures nous sommes encore à manger du thon... très bon.

Monique et
Pierre qui découvrent la baie le lendemain matin baillent d'admiration. Annette, Yves moi qui la connaissons déjà
partageons leur fascination. Splendide, merveilleux, unique au monde, je
m'arrête là. D'ailleurs il commence à pleuvoir, cela ne nous empêche pas
d'aller à terre.
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On commence par un grand classique, un petit tour à la cascade au fond de la vallée |
Les habitants se montrent tout heureux de la pluie, ils
sortent d'une longue période de sécheresse qui explique les nombreux incendies
qui ont dévasté une partie de la montagne.
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Le chemin est toujours aussi joli |
La faute à l'homme il faut bien le
dire, car malgré la sécheresse certains ne peuvent s'empêcher de pratiquer
l'écobuage et n'arrivent pas à contrôler leur feu.
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la même cascade en 2016 |
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Mais la cascade n'existe plus
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Heureusement les arbres fruitiers continuent à produire, il y a des mangues partout le long des routes |
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Et aussi des bananes pour le plus grand plaisir de Pierre |
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Echanges commerciaux : une benne de bananes |
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contre une benne de thons |
Mais Fatu Hiva reste une île
superbe et magnifique, Temo nous trimbale dans sa Mahindra
jusqu'à Omoa, cela
permet d'admirer les paysages grandioses,
dont la baie d'Hanavave qui, vue du
bas comme du haut reste un joyau.
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Le catamaran, c'est Téthys |
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Mais on voit que la montagne a souffert des incendies |
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même endroit il y a 5 ans |
La route est longue et chaotique, on se fait secouer à l'aller comme au retour, toujours sur la même et unique route. Parfois Temo doit s'y reprendre à deux fois pour négocier les virages en épingle à cheveux et reculer pour mettre la voiture bien dans l'axe.
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Heureusement, du coté d'Omoa, il n'y a pas eu d'incendie |
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Et les rivières grouillent de chevrettes (crevettes), on en voit là, si si |

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 | La baie et la vallée d'Omoa
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les Tikis sur la plage, devant lequel tous les touristes se font photographier... |
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Le port
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La vue depuis le carré |
Bien sûr nous voisinons avec les voiliers,
avec entre autre la rencontre de Cédric, originaire de Plougastel qui a quitté
Brest en 2016 à bord de son Bénéteau First 38, Dirzaon. Comme tout le monde il
est "bloqué" en Polynésie mais ne s'en plaint pas vraiment... Un
couple d'Autrichien Doris et Loup (enfin il s'appelle Wolfgang mais par charité
pour les Français qui ont du mal avec les langues étrangères, il se fait
appeler Loup) sont un peu plus inquiets. Ils ne savent où aller, on dirait nous
il y a 4 mois, leur dernier projet est de se rendre en Alaska pour y laisser
leur bateau et rentrer en Allemagne où ils devraient être depuis des mois. Tous
les autres attendent, mais avec moins de pression, que les pays à l'ouest ouvrent leur frontière.
Nous avons
retrouvé une vieille connaissance : Henri le sculpteur .
Nous lui avions acheté
quelques jolis objets en bois à chacun de nos passages, cette fois ci il n'a
plus rien à proposer, Covid aidant, il n'a plus de clients, toutes les
expositions auxquelles il participait à Tahiti ou même à l'étranger ont été
annulées.
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Les vivaneaux, poissons des grands fonds, se pêchent par 100 à 300 mètres de fond |
Comme tout Polynésien, Henri
garde le moral et peut s'adonner à sa passion : la pêche. Toutes les nuits il
part avec son fils et revient avec une provision de "vivaneaux", ces
poissons des grands fonds aux belles couleurs.
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La plus belle baie du monde, voyez le rocher en haut à gauche |
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Les biquettes y caracolent toute la journée...., au moins là on ne les chasse pas... |
A plus tard,
nous partons pour Hiva OA;
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